Racheté en 2022, le fabricant de meubles Dacota est le symbole d’une reprise réussie
Aménagement. Basé à Montauban, le fabricant de mobilier de bureau est l’un des 91 Talents d’avenir distingués en 2024 par le Réseau Entreprendre, spécialisé dans l’accompagnement à l’entrepreneuriat. Éco-conception, reconditionnement, nouvelles gammes de produits et services, la société, reprise il y a deux ans par Kevin Alazard, prévoit de réaliser plus de 2 M€ de chiffre d’affaires cette année grâce à une diversification réussie.
Mettre en lumière de nouvelles générations d’entrepreneurs, telle est l’ambition des Talents d’avenir. Ce panel d’entrepreneurs à fort potentiel de développement a été créé en 2023 par le Réseau Entreprendre, une communauté de 1 500 chefs d’entreprise bénévoles présents sur tout le territoire qui accompagnent d’autres entrepreneurs, appelés lauréats, dans la croissance de leur structure.
Ce panel distingue parmi les quelque 5 000 entrepreneurs en cours d’accompagnement ceux qui présentent les profils les plus prometteurs. Et qui, peut-être, connaîtront le même succès que les fondateurs de Michel & Augustin, Home Exchange ou encore ManoMano, eux aussi accompagnés par le réseau.
L’édition 2024 met en avant 91 lauréats ayant adopté des pratiques plus respectueuses de l’environnement dont quatre sont accompagnés par le Réseau Entreprendre Occitanie Garonne. L’association, qui compte 206 membres sur le territoire, a épaulé depuis sa création en 2001, près de 450 créateurs ou repreneurs d’entreprise.
Kévin Alazard est l’un des lauréats distingués dans cette deuxième édition du Panel. En 2022, il a repris l’entreprise Dacota Sud Ouest un fabricant de meubles de bureau et de classement pour le secteur tertiaire créé en 1981 à Montauban (Tarn-et-Garonne). Deux ans après ce rachat, ce spécialiste de l’audit et du conseil se dit satisfait de la croissance réalisée. L’entreprise devrait boucler l’année 2024 sur un chiffre d’affaires de plus de 2 M€, contre 1,7 M€ en 2022. Il a aussi réalisé l’objectif qu’il s’était fixé, à savoir créer deux emplois supplémentaires en plus de conserver ses sept salariés.
Durabilité et éco-conception
De beaux résultats obtenus grâce à l’innovation et au lancement de nouveaux produits éco-conçus. « Cela a nécessité plus de six mois de développement avec l’appui d’un cabinet conseil externe pour respecter les codes de l’éco-conception. Résultat : nous avons aujourd’hui une gamme complète de mobilier tertiaire éco-conçu avec une dizaine de pièces (bureaux, tables, bibliothèques, espaces de rangements, bacs à fleur, etc.) », détaille Kevin Alazard.
Ces pièces en acier et en bois (sourcés en France) répondent à un marché en pleine croissance. Située en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, la clientèle, composée à 40 % de collectivités et 60 % d’entreprises, recherche en effet de plus en plus des produits de ce type soit par choix, soit par obligation.
La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi AGEC) contraint en effet désormais les acheteurs de l’État et des collectivités territoriales à acquérir des biens issus du réemploi ou comportant des matières recyclées.
Un marché en devenir
Si la demande augmente du côté des collectivités, les chefs d’entreprises sont, eux aussi, de plus en plus sensibles à la notion d’éco-conception. « Mais pour eux l’argument qui porte le plus, c’est la proximité : le fait que leurs bureaux soient fabriqués localement », ajoute le dirigeant. Pour gagner en visibilité et surtout « crédibiliser notre discours par rapport à certains qui se disent fabricants alors qu’ils ne sont qu’assembleurs », il a obtenu les labels French Fab et Fabriqué en Occitanie.
Pour aller plus loin dans la démarche, l’entreprise s’est aussi lancée dans le reconditionnement pour donner une seconde vie au mobilier de bureau. Si la demande de mobilier reconditionné est encore émergente, la PME a déjà réalisé des chantiers importants. Elle a notamment travaillé pour deux collèges de Haute-Garonne dans lesquels près de 40 % du mobilier installé étaient de seconde main.
Diversification tous azimuts
En parallèle, l’entreprise a lancé une nouvelle gamme de produits pour la végétalisation des espaces tertiaires. Elle travaille avec des paysagistes spécialisés pour lesquels elle fabrique des bacs, des jardinières et autres contenants sur mesure. Lancée il y a deux ans, l’activité représente déjà 10 à 12 % de son chiffre d’affaires.
Elle s’est aussi attaqué à de nouveaux marchés, celui des cafés, hôtels, restaurants. Fort des succès obtenus, elle prépare le lancement au printemps prochain d’une nouvelle collection de mobilier dédiée. « Un produit unique disponible en trois versions fabriqué à partir de nos chutes d’acier et intégrant un plateau en coquillages revalorisés », précise le dirigeant qui a noué une collaboration avec une entreprise basée près de Nantes. Un mobilier haut de gamme avec lequel elle espère séduire les grands groupes hôteliers internationaux.
Une nouvelle offre de services
L’innovation ne concerne pas seulement les produits, elle touche aussi les services. L’entreprise s’est en effet dotée d’un bureau d’étude dédié à l’agencement d’espace : une équipe composée d’un architecte d’intérieur, d’une décoratrice et d’un dessinateur projet. « Nous essayons d’offrir à nos clients une réponse la plus globale possible, depuis la conception jusqu’à l’accompagnement dans la réalisation », confirme Kevin Alazard. Avant d’ajouter :
Notre ambition est de devenir des intégrateurs de projets en plus d’être un fabriquant reconnu. Une sorte de facilitateur de projet tertiaire : le contact unique qui partant d’un plateau vierge va pouvoir accompagner l’entreprise ou la collectivité dans la plupart de ses besoins. »
Cette nouvelle offre a déjà rencontré son public. Elle génère 5 à 8 % de CA supplémentaires. Pour 2025, elle espère faire aussi bien qu’en 2024. « Ce sera une belle année ! »