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Emploi des cadres : la dynamique se maintient

Emploi. L’Association pour l’emploi des cadres vient de publier un bilan des recrutements réalisés en région l’an dernier et les perspectives d’embauche pour 2023.

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Photo d'un cadre en recherche d'emploi
En 2023, la moitié des recrutements de cadres devrait concerner les moins de cinq ans d’expérience. (Crédit : Pixabay)

Malgré le déclenchement de la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes, les recrutements de cadres restent (très) bien orientés en Occitanie.

Ils ont progressé de 16% en 2022 par rapport à 2021, soit 17 350 embauches de cadres dénombrées sur le territoire régional, selon l’enquête menée par l’Association pour l’emploi des cadres, Apec Occitanie.

À l’échelle nationale la hausse observée atteint +15 % (soit 308 200 embauches recensées), sachant que 2021 avait été marquée par une forte reprise des recrutements après le point bas enregistré en 2020 au plus fort de la pandémie.

En termes de recrutements de cadres, l’Occitanie se place en cinquième position derrière l’Ile-de-France (148 080 embauches recensées), Auvergne-Rhône-Alpes, Paca et les Hauts-de-France.

Sans grande surprise, ce sont les départements de la Haute-Garonne et de l’Hérault qui concentrent l’essentiel de ces recrutements de cadres, soit respectivement 51% et 23%.

En Occitanie, qui représente 7% de l’emploi des cadres en France, le nombre de cadres en poste continue de progresser. Ils étaient 289430 en emploi à fin 2022 contre 283350 un an auparavant, soit une hausse de 2,1%.

Cette bonne dynamique du marché des cadres profite à tous les profils : les embauches de cadres peu expérimentés (ceux ayant moins d’un an d’expérience, représentent 17 % des recrutements) ont progressé de 13%, celles des cadres les plus expérimentés (qui peuvent se prévaloir de plus de 10 ans d’expérience) de 19 %, sachant qu’ils représentent 26 % des recrutements.


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Autre motif de satisfaction : le taux d’emploi des jeunes diplômés de niveau Bac +5 progresse : 88% d’entre eux occupent un emploi 12 mois après l’obtention de leur diplôme. C’est six points de plus qu’un an auparavant, c’est aussi le meilleur score depuis six ans.

Autre constat : pour pallier les difficultés de recrutements qui affectent 79% des embauches de cadres, les entreprises recourent plus volontiers aux promotions internes. Leur nombre a progressé de 14% sur un an. À l’échelle nationale, elles représentent 17% des postes pourvus.

Stabilité en 2023

Les prévisions de recrutement de cadres pour 2023, selon l’enquête de l’Apec, font état d’une stabilité à l’échelle nationale comme régionale : en Occitanie, les embauches devraient progresser d’1 %, soit 17 570 embauches prévues cette année, dont plus de 11550 sur le territoire de l’ex Midi- Pyrénées.

L’essentiel de ces embauches, soit 61 %, devrait s’effectuer au sein de PME, le secteur des services devant capter près des deux tiers des recrutements (67%), loin devant l’industrie (21 %), le commerce (7 %) et la construction (5 %). De fait, les fonctions Études R & D et informatique devraient concentrer une large part des recrutements projetés, respectivement 21 % et 18 %.

Un recrutement sur deux devrait concerner les jeunes cadres (totalisant moins de cinq ans d’expérience), les cadres les plus expérimentés captant 22% des embauches. Dans un document paru en début d’année, l’observatoire de l’Apec a listé les cinq enjeux de l’emploi cadre en 2023, le premier étant les tensions de recrutement.

« Indépendamment de la conjoncture économique, le marché de l’emploi cadre pourrait rester dynamique et ne ferait pas régresser les difficultés de recrutement et leur impact sur le développement des entreprises », écrit à ce sujet Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.

« Changer le regard et les pratiques sur les seniors constitue le 2e enjeu. Dans un contexte de réforme des retraites et d’allongement de la vie au travail, le maintien en emploi des cadres seniors, et leur recrutement lorsqu’ils sont demandeurs d’emploi, sera au coeur des enjeux RH. Autre tendance, celle de la poursuite de l’inflation à un niveau élevé. »

« Adapter les politiques de rémunération pour répondre aux attentes de pouvoir d’achat des salariés cadres constitue donc le 3e enjeu. Dans un contexte de généralisation du télétravail qui a pu faire “ éclater le collectif ”, reconstruire une dynamique collective de travail constitue le 4e enjeu. »

« D’autant que les transformations structurelles et les tensions conjoncturelles vont continuer à affecter le management et à faire évoluer les pratiques. »

« Dernière tendance et 5e enjeu : répondre à des aspirations nouvelles, en particulier pour recruter et fidéliser des cadres, dans un marché de l’emploi en tension où le rapport de force est à l’avantage des candidats et des candidates. »