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Gare Matabiau, 150 000 voyageurs jour attendus à l’horizon 2035

Mobilité. C’est un chantier d’envergure à plus de 42 M€. 80 % de la gare est en travaux depuis mars 2021. Objectif ? Moderniser le site pour accueillir toujours plus de voyageurs.

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Le chantier de la gare Matabiau implique trois années de travaux, de début 2021 à fin 2023 et ce, sur trois niveaux (sous-sol, rez-de-chaussée, 1er étage), incluant les passages souterrains et les accès aux quais. Enjeu essentiel : l’amélioration de la mise en accessibilité du parcours voyageur. (Crédit : La Gazette du Midi)

Mercredi 19 avril, une visite du chantier de la gare Matabiau a été organisée. L’occasion pour Dominique Lecluse, directeur du programme de projets nationaux Arc Sud pour la filiale SNCF Gares et Connexions de faire le point sur les avancées des travaux engagés depuis 2021.

Des travaux d’envergure qui s’inscrivent dans le projet urbain Grand Matabiau, quai d’Oc et visent à transformer la gare en un pôle d’échanges multimodal et un lieu de vie convivial.

Le chantier de la gare Matabiau doit se terminer dans un peu moins de cinq mois. La réouverture totale du site est prévue début septembre. Le planning va-t-il être respecté ?

Oui, nous sommes pour l’heure dans les temps. Le planning est respecté. Le chantier de modernisation de la gare devrait s’achever fin juillet, début août pour une ouverture au public prévue le 5 septembre. Afin d’assurer l’accueil des 50 000 voyageurs journaliers, les travaux ont été séquencés dans le temps.

Après une première phase lancée fin 2017 pour réhabiliter les étages supérieurs de la gare, destinés aux personnels et salariés de la SNCF, nous avons lancé le chantier proprement dit au mois de mars 2021.

Quelle est la particularité de ce chantier ? Et quel est son coût ? C’est bien évidemment le bâtiment de la gare.

Photo de Dominique Lecluse
Détails avec Dominique Lecluse, directeur du programme de projets nationaux Arc Sud au sein de la filiale SNCF Gares et Connexions. (Crédit : La Gazette du Midi)

Celui-ci est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Le but de ces travaux est donc de faire rentrer la modernité dans ce site classé. Les travaux engagés s’articulent autour de quatre axes principaux : la mise en accessibilité du parcours voyageur, la rénovation architecturale et technique du bâtiment historique, l’amélioration des services et enfin, l’enrichissement de l’offre commerciale.

L’investissement global, estimé à 42M€, est financé à hauteur de 18M€ par l’État, la Région Occitanie ainsi que l’Europe et à 24M€ par la filiale SNCF Gares et Connexions. C’est d’ailleurs elle qui assure la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’oeuvre, que sont le suivi et l’organisation des travaux.

Concernant le bâtiment voyageur, c’est l’entreprise Bouygues qui réalise les travaux et pour le passage souterrain nord, c’est la société GTM.

Et pour quelle ambition ?

Ce qui a déclenché ce projet, c’est l’avenir. À l’horizon 2035, avec notamment l’arrivée de la ligne TGV Bordeaux-Toulouse ou encore la troisième ligne de métro, nous allons assister à un triplement du nombre de voyageurs pour atteindre les 150 000 par jour.

Les travaux ont donc été pensés et dimensionnés pour répondre à cet enjeu.

Dans ces travaux, il est notamment question d’améliorer la mise en accessibilité du parcours voyageur. Qu’entendez- vous par là ?

Personnes en situation de handicap, personnes âgées, voyageurs avec bagages ou poussettes, femmes enceintes… le programme de mise en accessibilité doit permettre de garantir l’accès en toute autonomie depuis le parvis de la gare jusqu’aux trains, en passant par le bâtiment « voyageurs » et les quais.


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Aujourd’hui, il existe bien un service d’accompagnement mais cela demande d’anticiper. L’usager doit en effet appeler la veille de son voyage pour avoir l’assistance d’un personnel SNCF.

À partir de septembre, les personnes à mobilité réduite pourront se déplacer et se rendre sur les quais de façon autonome, grâce notamment aux cinq nouveaux ascenseurs.

C’est bien connu, les aléas font partie de la vie d’un chantier. Avez-vous été confrontés à des difficultés inattendues ?

Nous essayons toujours d’anticiper au maximum pour justement éviter les mauvaises surprises.

  • Photo de la gare Matabiau
    À l’image des aéroports, les boutiques et autres magasins sont devenus une valeur ajoutée forte pour les gares. À Matabiau, la surface dédiée aux espaces commerciaux va doubler. 15 commerces vont cohabiter. (Crédit : La Gazette du Midi)
  • Photo de l'espace dédié à l'événementiel
    Au premier étage de la gare, un espace dédié à l’événementiel va voir le jour. C’est le groupe Miharu qui gérera ce nouveau lieu pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes, avec vue sur le parvis de l’édifice. (Crédit : La Gazette du Midi)
  • Photo du passage souterrain
    Sombre et étroit, le passage souterrain nord d’accès aux voies va lui aussi être réhabilité. Il va passer de quatre à neuf mètres de largeur. Aujourd’hui au nombre de un, un second ascenseur va y être installé. (Crédit : La Gazette du Midi)

Dans un bâtiment ancien comme celui-ci, les difficultés rencontrées arrivent généralement pendant la phase dite de curage, c’est-à-dire lorsque l’on nettoie tout pour refaire. Un exemple, nous réaménageons les deux grands halls et nous créons une galerie de liaison entre les deux.

Lorsque les ouvriers ont cassé pour créer cette galerie, ils sont tombés sur un poteau porteur. Il a donc fallu modifier la structure du bâtiment pour pouvoir l’enlever en toute sécurité.

Depuis mars 2021 et le début des travaux, la France fait face à une crise inflationniste dans un contexte international tendu. Avez-vous été impacté d’une quelconque manière par la guerre en Ukraine et ses conséquences, notamment sur les matières premières ?

Oui, bien sûr, nous avons été impactés par ces crises successives. Voilà pourquoi nous avons demandé à nos fournisseurs d’anticiper un maximum pour éviter tout problème d’approvisionnement ou de retard de livraison.

Deuxième impact, le coût, avec une augmentation importante. Mais globalement, pour l’heure, nous suivons la feuille de route. Nous n’avons pas dépassé l’enveloppe budgétaire du projet fixé à 42M€.