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HSO porte la voix du mouvement HLM

Logement social. Issue de la fusion de l’Union Sociale pour l’Habitat Occitanie Midi-Pyrénées et d’Occitanie Méditerranée Habitat, la nouvelle structure veut peser de tout son poids.

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Michel Calvo et Jean-Michel Fabre
Michel Calvo et Jean-Michel Fabre, président et vice-président de HSO (Crédit : PIERRE LOUIS DOUERE)

62 organismes du logement social en Occitanie avancent désormais sous une bannière commune, celle d’Habitat Social en Occitanie (HSO), association issue de la fusion des associations régionales de l’Union Sociale de l’Habitat (USH) sur les territoires des ex-Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Un regroupement qui confère à la nouvelle structure la taille critique pour peser face aux différentes parties prenantes du logement social. De fait, les 62 organismes répartis dans les 13 départements d’Occitanie représentent 306000 logements, logent 688000 habitants, soit 12% de la population régionale, et emploient plus de 4000 salariés.

Grâce à cette fusion, opérée l’an dernier, « nous serons plus efficaces, car mieux organisés. Nous serons ainsi plus entendus », résume Michel Calvo, le président de HSO, adjoint au maire de Montpellier, président d’ACMHabitat, qui, à l’occasion d’une cérémonie des vœux organisée à Toulouse le 25 janvier, en présence de représentants du Mouvement HLM (Fédération nationale des associations régionales d’organismes de HLM, Fédération des OPH), mais aussi de l’État et de la Région, a rappelé les grands enjeux auxquels sont confrontés les organismes du logement social. Au premier rang desquels l’insuffisance de l’offre.

DES LOGEMENTS EN NOMBRE INSUFFISANT

Le nouvel ensemble réalise de l’ordre de 2 Mds€ d’investissements par an pour la construction de logements neufs et la rénovation du bâti ancien. 10000 logements sociaux sont ainsi réalisés chaque année en moyenne. C’est cependant très insuffisant au regard des besoins, selon HSO qui chiffre à 170000 le nombre de personnes éligibles à un logement social en Occitanie. « Les besoins sont disproportionnés, confirme Michel Calvo, sachant que le nombre de décision d’affectation dans un logement social est de l’ordre de 32000 sur la région, chaque année. À Montpellier par exemple, il y a une affectation pour neuf candidatures et le temps d’attente moyen pour obtenir un logement social est de trois ans aujourd’hui ».

ACCÉLÉRER LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE DU PARC

L’autre enjeu majeur est la rénovation énergétique du parc social. 5 000 logements sont ainsi en cours de réhabilitation. Mais là aussi, les organismes manquent de moyens pour accélérer la cadence. « On a calculé qu’à ce rythme, il faudrait une vingtaine d’années pour réhabiliter l’intégralité du parc », pointe Michel Calvo. Sachant que, déplore également le président de HSO, « l’État reste sur une logique de répartition très uniforme des crédits. Au lieu d’attribuer les crédits en priorité aux logements les plus anciens du parc, cela conduit à un saupoudrage ».


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Le dernier enjeu auxquels se heurtent les organismes du logement social est l’accompagnement des populations les plus précaires. Selon HSO, au désengagement progressif de l’État dans le financement des politiques du logement, estimé à 15 Mds€, s’ajoutent en effet, depuis 2018, des ponctions financières sur les bailleurs sociaux, qui ne permettent pas aux différents acteurs de soutenir les locataires à la hauteur des difficultés qu’ils rencontrent.

AIDE AUX PLUS PRÉCAIRES

« Le logement social est aujourd’hui confronté à une multiplicité de crises qui constituent autant de menaces pour l’avenir d’un modèle essentiel pour la cohésion sociale des territoires d’Occitanie. Outre la crise énergétique qui impacte durement nos locataires, une crise majeure du financement du logement social est devant nous avec la poursuite de la hausse des taux du livret A en 2023. Cela vient s’ajouter à une crise préexistante de la disponibilité foncière, notamment liée à la réticence d’élus à délivrer des permis de construire dans certains territoires. »

Cela vient aussi s’ajouter aux difficultés d’approvisionnement et à la forte progression des coûts des matériaux dans un contexte d’inflation.

« Cela vient enfin s’ajouter aux restrictions budgétaires auxquelles les bailleurs sociaux ont été soumis depuis six ans par une série de mesures du gouvernement que nous n’avons cessé de dénoncer : la baisse des APL, l’instauration de la RLS (réduction du loyer de solidarité), la hausse de la TVA sur la construction et la rénovation de logements… Il en résulte que la capacité d’action et la capacité financière des organismes sont aujourd’hui très réduites et quasi nulles », ont ainsi précisé le 25 janvier dernier le président de HSO et son vice-président, Jean-Michel Fabre, conseiller départemental de Haute-Garonne et président de l’USH Occitanie Midi-Pyrénées.

Pour autant, ajoutent-ils, « nous sommes convaincus de l’impérieuse nécessité de maintenir la dynamique de construction et de rénovation des logements sociaux de notre région pour faire face à la fois à la demande de logements à prix abordables, à la croissance démographique en Occitanie et aux exigences de la transition écologique. C’est pourquoi, dans ce contexte, la création d’Habitat Social en Occitanie n’est en rien une fusion d’ordre administratif. Notre fusion est une fusion de combat.[…] Nous entendons être un outil pour le territoire, au service de ses habitants. »

HSO appuie ainsi différentes propositions dont notamment la revalorisation des APL et le rétablissement de l’APL accession à la propriété ; la suppression de la RLS qui ampute depuis 2018 les capacités d’investissement des bailleurs sociaux dans la production de logements locatifs sociaux neuf et la réhabilitation du parc HLM ; ou encore le retour à une TVA à 5,5 % sur la construction et la rénovation de logements sociaux. HSO réclame en outre la mise en œuvre d’un plan de rénovation énergétique renforcé pour atteindre 120 000 logements sociaux par an, avec les subventions dédiées à hauteur de 500M€ ainsi que le soutien de l’État pour l’acquisition de ressources foncières à prix maîtrisé.