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L’économie occitane a ralenti en juillet

Conjoncture. L’Insee se montre peu optimiste pour l’évolution de l’économie occitane pour les mois à venir.

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L'économie occitane a ralenti en juillet
La hausse du volume de travail a ralenti à 2 % en juillet. (Crédit : INSEE)

Dopée par le tourisme, l’activité économique en Occitanie a résisté mieux qu’ailleurs aux premiers effets de l’inflation et de la crise de l’énergie. C’est ce que montrent les chiffres collectés par l’Insee au 2ème trimestre 2022. Dans sa dernière note de conjoncture, l’établissement public pointe en effet un raffermissement de l’activité en mai et juin. Sur la base du volume de travail rémunéré dans les entreprises privées (hors agriculture), cette activité a été, en Occitanie, au deuxième trimestre, supérieure de 5 % par rapport à la même période de 2019 (contre +3% en France, hors Mayotte). Tous les départements ne profitent pas de la même façon de cette embellie : le volume de travail est ainsi resté stable dans le Lot tandis qu’il a progressé de 7% en Tarn-et-Garonne et de 3 % en Haute-Garonne, les Pyrénées-Orientales et l’Hérault connaissant les plus fortes progressions, respectivement de 8% et 9%.

REBOND GRÂCE AU TOURISME

Au cours du deuxième trimestre 2022, 13,2 millions de nuitées ont été enregistrées dans les hébergements collectifs touristiques d’Occitanie, soit un niveau légèrement inférieur à la fréquentation du deuxième trimestre 2019 (-2 %). La fréquentation touristique se rapproche ainsi de son niveau d’avant-crise alors qu’elle était encore en net retrait au premier trimestre 2022 (- 12 %), grâce notamment au retour de la clientèle étrangère. Les disparités sont cependant fortes entre les départements. Ainsi, en Haute-Garonne, la fréquentation touristique au deuxième trimestre est restée inférieure de 11% au niveau d’avant-crise, le département semblant pâtir « d’une reprise insuffisante du tourisme d’affaires dans la métropole toulousaine », selon l’Insee. En Tarn-et-Garonne également, l’activité touristique n’a pas retrouvé au 2e trimestre son niveau de 2019. Plus globalement, au deuxième trimestre, l’emploi salarié a progressé en Occitanie de 0,4% soit 8500 emplois supplémentaires par rapport au premier trimestre de cette année, avec une progression de 0,5% en Haute-Garonne et de 0,2 % en Tarn-et-Garonne quand elle atteint +0,6 % dans les Pyrénées-Orientales.


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Fin juin 2022, l’emploi a ainsi dépassé son niveau de fin 2019 dans tous les départements, dans une fourchette allant de + 1,7 % dans les Hautes-Pyrénées à + 7,0 % dans les Pyrénées-Orientales qui est le département de France métropolitaine où l’emploi est le plus dynamique. L’emploi a notamment augmenté dans le tertiaire et en premier lieu dans l’hébergement et la restauration, secteur qui contribue le plus à la hausse d’ensemble sur le trimestre avec 2 300 créations nettes supplémentaires, suivi par les activités de services aux entreprises (+1400 emplois) et le secteur de l’information et la communication (+ 1 200 emplois). Au deuxième trimestre, l’emploi a également progressé dans l’industrie, de 0,4% (+ 900 emplois).

Sur ce trimestre, le taux de chômage s’est maintenu à 8,8% de la population active en Occitanie. Il est supérieur au taux national qui s’établit à 7,4 %, mais demeure en dessous de son niveau d’avant-crise de 0,8 point. Le taux de chômage est de 7,6% en Haute-Garonne (en baisse de 0,3 point par rapport à fin 2019) et de 8,6% en Tarn-et-Garonne. Au deuxième trimestre 2022, le nombre de créations d’entreprises a progressé de 0,7 % en Occitanie par rapport au trimestre précédent, soit 23 900 créations d’entreprises enregistrées, un chiffre cependant en baisse de 3,5% sur un an.

COUP DE FREIN SUR LA CROISSANCE

Dans cette même note de conjoncture, l’Insee pointe cependant, au début du 3e trimestre, un ralentissement de la hausse du volume de travail. Il n’est supérieur que de 2% en juillet 2022 par rapport à juillet 2019. Ce coup de frein concerne l’industrie, en particulier la fabrication de matériels de transport, le commerce de gros et surtout la construction, secteur probablement impacté, indique l’Insee, par « les épisodes de canicule qui ont pu limiter l’activité sur les chantiers. ». La fréquentation touristique en revanche s’affiche en nette hausse en juillet par rapport à juillet 2019. Le nombre de nuitées dans les hébergements collectifs touristiques a ainsi progressé de 4%.

Si l’activité s’est globalement redressée en France au deuxième trimestre, l’Insee se montre relativement pessimiste pour les mois à venir. Alors que les entreprises font part « de carnets de commandes qui s’étiolent de fortes craintes sur la hausse des prix de l’énergie et des risques de délestage », l’établissement public estime qu’au troisième trimestre, l’activité devrait « continué à progresser mais en ralentissant (+ 0,2 % prévu) ». Cependant, « compte tenu de l’assombrissement du contexte international, l’activité pourrait marquer le pas en fin d’année » (0,0 % prévu au quatrième trimestre). L’Insee table pour décembre sur une inflation à 6,4 % et anticipe un recul du pouvoir d’achat des ménages de 0,6% sur l’année.