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L’outil iKinesis : Corps sous haute surveillance

Sport. Frédéric Vieilledent a conçu l’outil iKinesis, porté par la start-up Soma, permettant d’analyser, de superviser et de corriger le mouvement du sportif.

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Photo de Frédéric Vieilledent
Frédéric Vieilledent (Crédit : DR)

Kinésithérapeute depuis près de 15 ans et spécialisé dans les blessures sportives, Frédéric Vieilledent, a imaginé une application disruptive qui a pour objectif d’optimiser la pratique physique et de faire de la prévention pour limiter les pathologies. L’idée est née d’un double constat pendant les périodes de confinement.

« Les outils permettant de superviser et de corriger les mouvements des patients manquaient sur le marché. »

« D’autant que les professionnels de santé n’étaient pas en mesure de faire de la consultation à distance pour gérer cette partie », pointe-t-il.

Le néo-entrepreneur se lance alors aux côtés de sa femme, aide soignante, dans l’aventure. La pépite toulousaine voit le jour à l’automne 2020. Il faudra cependant plus de 15 mois de R&D, pour que la première version de l’outil dédiée à la pratique de la course à pied, prenne forme, notamment soutenu par Bpifrance à hauteur de 50 K€.

Une Innovation à succès

Une nouveauté qui fait partie des finalistes du récent concours régional les Inn’Ovations, et qui s’est notamment fait connaître au préalable via deux campagnes de financement participatif dont Kickstarter en 2021 et une autre en 2022. Résultat : plus de 150 ventes, issues en majorité des professionnels de santé auxquelles s’ajoutent les ventes réalisées quelques mois plus tard sur le site internet.

« Généralement, les solutions existantes fonctionnent avec trois ou quatre capteurs à porter pour mobiliser le bassin, le fémur, les articulations du genoux, de la cheville et du pied. Ce qui est fastidieux et coûteux. Nous avons souhaité simplifier l’outil en ramenant le nombre de capteurs à un, couplé à de l’IA, qui prédit le mouvement des articulations de la jambe à partir du mouvement du pied. Notre outil permet, pour l’heure, d’enregistrer l’ensemble des mouvements en 3D et de les corriger en temps réel. » L’entreprise a déjà séduit près de 300 professionnels dans l’Hexagone.


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Et elle ne compte pas en rester là. « Nous visons les pays francophones la première année post levée de fonds et l’Europe pour la deuxième année, avant de partir à l’assaut de marchés plus lointains. Des personnes sont déjà prêtes à se positionner outre-Atlantique. Mais avant de franchir cette étape, nous devons poursuivre notre R&D afin de présenter une deuxième version lors des prochains salons à Paris et d’être également sous le pavillon occitan au CES de Las Vegas l’an prochain. »

De fait, les associés visent une levée de fonds de 400 K€ pour accélérer la cadence. « Nous prévoyons une version refondue de l’application à destination des professionnels de santé à l’horizon du 2e semestre 2023. Les maquettes sont conçues, il faut désormais passer à la partie technique. Si la première version permet au coureur de visualiser sa course à pied mais aussi d’interpréter, via des informations transmises sur le téléphone, les zones de son corps stressées par sa technique de course, cette seconde version a pour objectif d’aller plus loin et de permettre de réaliser une étude prospective pour déterminer les facteurs de risque pour telle pathologie, en regroupant l’ensemble des données collectées. »

« L’objectif est aussi de rendre possible l’analyse de tous les sports à moindre frais. »

« Jusqu’à présent un outil d’analyse 3D coûtait près de 20 K€ sachant qu’il ne donnait aucune interprétation. Notre outil, lui, coûte 200 € et l’abonnement, une trentaine d’euros pour les professionnels de santé . »

Qui dit mieux ? La jeune entreprise vise 4 M€ de CA dans trois ans.