La Tech Toulousaine soucieuse de son impact
Innovation. La French Tech Toulouse est à l’initiative d’un programme d’accompagnement dédié aux start-up à impact.
Pendant huit mois, une centaine de start-up de la région Occitanie vont bénéficier d’un accompagnement spécifique pour les aider à avancer dans leur démarche à impact. Coup d’envoi le 10 décembre avec le lancement du premier podcast dédié. Cet accompagnement innovant est le fruit du travail de l’équipe de la French Tech Toulouse. Présidée par Sandrine Jullien-Rouquié, la French Tech Toulouse compte 350 membres et fédère start-up, investisseurs, décideurs et des structures d’accompagnement. L’initiative de la French Tech à impact est portée par Carole Zisa-Garat, CEO de Telegrafik et Julien Chardon, CEO d’Ilek, membres du board de la French Tech Toulouse.
« Ce programme est issu d’un certain nombre de réflexions que l’on mène depuis 18 mois avec les acteurs à impact de l’écosystème de Toulouse, que cet impact soit sociétal ou environnemental, à savoir qu’ils adressent un des 17 objectifs de développement durable définis par l’Onu, détaille Carole Zisa Garat. Ce sont en effet ces critères que l’on utilise pour savoir si une entreprise est à impact ou non. Au fil de ces échanges, plusieurs choses sont remontées : d’une part, un manque de visibilité de ces acteurs de l’écosystème ; ensuite des difficultés pour accéder aux financements pour passer à l’échelle supérieure ; et enfin des difficultés pour trouver son business model. Sur la base de ce constat, nous avons sollicité des fonds de la French Tech nationale pour, à Toulouse, lancer un programme en vue d’accompagner ces acteurs. »
BOÎTE À OUTILS
Différentes ressources vont être mises à disposition des entreprises, « sachant toutefois que ce programme est ouvert à tout le monde. Il s’adresse avant tout aux entreprises déjà engagées dans une démarche à impact, mais aussi à celles qui souhaitent s’y mettre, précise Carole Zisa-Garat, soit qu’elles veulent commencer à suivre les critères ESG (environnement, social, gouvernance), soit qu’elles souhaitent améliorer leur impact environnemental, etc. ».
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Les start-up inscrites auront notamment à leur disposition une véritable boîte à outils, en l’occurrence « des documents très concrets pour mesurer son impact. Car la mesure de l’impact est majeure si l’on souhaite engager une démarche. Il faut en effet savoir où on se situe, d’où on vient, pour que chaque année, lorsqu’on refait ses grilles, on puisse apprécier l’évolution. Cela permet aussi de se financer plus facilement, ajoute Carole Zisa-Garat. De fait, depuis cinq ans, on assiste à une explosion du nombre de fonds à impact. Or, pour entrer dans leurs critères et obtenir un premier rendez-vous, il faut prouver qu’on est bien une entreprise à impact et pour cela il faut avoir fait son autoévaluation, et listé les critères qui montrent que l’on a un fort impact sociétal ou environnemental. » La boîte à outils proposée par la French Tech Toulouse permet dans la foulée de construire un business plan à impact ainsi qu’une « roadmap ESG ».
UN PODCAST EN 10 ÉPISODES
Le programme d’accompagnement prévoit également la diffusion d’un podcast d’une dizaine d’épisodes : des témoignages et retours d’expérience très concrets de chefs d’entreprise qui se sont engagés dans une démarche à impact. Pour faciliter l’accès des entreprises aux financements, la French Tech Toulouse va mettre à leur disposition une « cartographie exhaustive des fonds à impact ». « La plupart des entreprises ne savent pas qui investit sur quel type de projet à quel niveau de maturité, et sur la base de quelle thèse d’investissement, précise Carole Zisa-Garat. L’idée est de démystifier ces thèses d’investissement et de permettre aux start-up d’identifier rapidement les fonds susceptibles de répondre à leurs besoins. » Rejoindre le programme développé par la French Tech Toulouse permettra enfin aux start-up inscrites d’intégrer « la communauté des entreprises à impact, Impact Hub, qui fédère plus de 20 000 acteurs à impact dans le monde, ajoute Carole Zisa-Garat, avec lesquelles elles pourront échanger et faire du business ».
La French Tech Toulouse met « beaucoup d’ambitions autour de ce programme, assure Carole Zisa-Garat, d’autant que, depuis deux ou trois ans, nous avons mis les sujets d’impact au coeur de notre stratégie, ce qui n’est pas le cas des autres capitales French Tech. Nous voulons travailler sur ces sujets, parce qu’ils sont incontournables, parce que c’est une lame de fond, et que c’est maintenant qu’il faut agir. S‘agissant de l’impact environnemental, vu l’année que l’on vient de passer, tout le monde a compris que c’était obligatoire, et s‘agissant de l’impact sociétal, la prise en compte de critères ESG dans la gouvernance des entreprises devient également incontournable : aujourd’hui on ne peut plus gagner des marchés si on n’a pas un minimum d’attention sur ces sujets. » D’autres capitales French Tech amorcent des démarches similaires. « Nous échangeons avec les autres capitales, mais nous sommes les seuls à proposer un programme de cette envergure », assure Carole Zisa-Garat.