Entreprises

Le Château Saint Louis, une nouvelle idée de la viticulture

Viticulture. La passion se transmet… Benoît Mahmoudi en est convaincu. Il a repris le Château Saint Louis implanté à Labastide-Saint- Pierre (82) en 2018. Il s’est engagé à poursuivre le travail de ses parents et à développer le domaine. Pari réussi, il s’investit dans l’exploitation et pour le secteur d’activité, il a été élu président des vignerons indépendants du Tarn-et-Garonne et de Haute-Garonne.

Lecture 5 min
Photo du château Saint Louis
Le château Saint Louis fait partie du vignoble AOC de Fronton. Ici, son extraordinaire salle des coffres. (Crédit : DR)

Benoît Mahmoudi a reçu la vigne en héritage. Au décès de son père en 2018, il n’était pas concevable de vendre le château, il a alors décidé de reprendre l’exploitation. « J’ai toujours vécu ici, petit, j’accompagnais mon père à la vigne. J’ai été bien épaulé par Sylvie, la responsable du site de production, elle était aux côtés de mes parents depuis le début de l’aventure en 1991. »

Ali Mahmoudi et son épouse, Marie-Cécile ont toujours été passionnés par la vigne, ils dirigeaient une entreprise de négoce de distillerie fondée par le père de Marie-Cécile. Ils ont choisi de se lancer en viticulture, avec seulement 5 ha de vignes.

« Très vite, mon père a senti tout le potentiel du domaine, il a planté pour atteindre 30ha de vignes. Il a été le premier à faire venir du chardonnay dans la région, il voulait montrer sa production, que tout cela soit transparent. Je crois qu’il a été précurseur dans l’oenotourisme. »

Adopter la bonne stratégie

Le Château Saint Louis offre deux visages, un aspect très artisanal avec le chai en brique, la salle des coffres et un autre plus technologique avec des cuves en inox thermorégulées. « La partie recherche et développement est importante. On travaille, par exemple, sur de nouveaux assemblages autour du rosé », explique le trentenaire.

Il pilote sa cave comme sa carrière, avec méthodes et détermination. Benoît Mahmoudi a gardé son activité de consultant en stratégie. Elle vient en complément de la gestion du domaine. « J’ai une vision générale du monde de l’entreprise. Avoir deux activités me permet de voir ce qui pose problème dans le domaine. J’ai une main dans l’opérationnel et une autre dans l’amélioration de la performance. »


>LIRE AUSSI : 5300 emplois créés en Occitanie grâce aux investisseurs étrangers


Benoît Mahmoudi a obtenu une capacité professionnelle agricole décernée par le ministère de l’Agriculture pour reprendre le domaine. Il monte actuellement un dossier « jeune agriculteur », afin d’obtenir de nouvelles aides. Le domaine emploie trois salariés à plein-temps et un prestataire pour l’aspect administratif. Un nouveau chef de culture est arrivé en juin dernier.

« Gérer un domaine est différent d’une entreprise classique. L’aspect climatique est essentiel et incontournable. La production est en baisse à cause du climat. On réfléchit, avec nos instances nationales, à la façon de mieux prendre en compte les aléas climatiques », précise Benoît Mahmoudi.

Le choix de la diversification

Portrait de Benoît Mahmoudi
Benoît Mahmoudi est à la tête du Château Saint Louis. (Crédit : DR)

Premier domaine certifié bio de l’AOC Fronton en 2008, Château Saint Louis produit 70 000 à 80 000 bouteilles par an. Le viticulteur estime qu’il faudrait atteindre les 100 000 pour être à l’équilibre. « Le bio, c’est le nouveau conventionnel, pas question de faire marche arrière. » Les vins sont vendus au domaine pour 10 %. Le reste de la production est distribué par des grossistes en magasins bio et chez les restaurateurs.

Le domaine développe l’aspect événementiel avec des séminaires d’entreprise, des mariages, des tournages de films, ainsi que des visites organisées, suivies de dégustation. « On veut partager un art de vivre, nous sommes très présents sur les réseaux sociaux. On aime montrer ce qu’on fait. »

Toute l’équipe met la main à la pâte pour terminer un nouveau gîte permettant de venir se ressourcer en pleine nature, au milieu des vignes. « En termes de circuit court, on ne peut pas faire mieux, explique Benoît Mahmoudi. La vigne est collée à notre pressoir, toute l’histoire du domaine est là. »