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Le Pain Bio Local : une boulangerie inclusive

Artisanat. PBL à Castelmayran dans le Tarn-et-Garonne est une boulangerie pas comme les autres. Sous statut associatif, elle emploie uniquement des salariés en insertion. Adossée à l’association Agéris 82, PBL fait figure d’exemple et pourrait bien ouvrir de nouvelles routes.

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Le Pain Bio Local : une boulangerie inclusive
Michel Buseyne (à gauche), président de Pain Bio Local. (Crédit : DR)

Michel Buseyne ne sait plus où donner de la tête depuis l’ouverture de la boulangerie, il y a quelques mois. « On a su saisir une opportunité », explique le président de Pain Bio Local, véritable couteau suisse de l’association. La boulangerie était à vendre et il n’y avait pas de repreneur. L’association Agéris 82, gérée par Bernard Lepareux, déjà bien implantée à Castelsarrasin dans le secteur social et l’aide à la réinsertion par l’emploi, a été sollicitée. « On a foncé. En reprenant cette boulangerie, il y avait une convergence entre un projet personnel et l’envie de rendre service », explique Michel Buseyne. Dans les zones rurales, les mairies sont souvent au coeur du dispositif de reprise d’un commerce, avec l’intention de maintenir une activité commerciale dans leur commune.

MONTER LE DOSSIER ET PASSER À L’ACTION

Michel Buseyne, qui connaît parfaitement les rouages de l’insertion, a vu en ce projet un nouveau challenge. « Agéris 82, l’association partenaire, spécialisée dans l’accompagnement de personnes en situation de handicap, a avancé la somme de 90 K€ ». La Dreets (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), a, de son côté, apporté 45 K€ en échange de la création d’emplois dans l’insertion. « Le plus important est la motivation, ajoute Michel Buseyne. Nous avons recruté quatre salariés, sur des contrats allant de six à 18 mois. Il s’agit de personnes en rupture professionnelle ». En contrepartie de l’aide financière, l’association a été tenue d’engager un chargé d’insertion afin d’accompagner les nouveaux salariés. La formation sur le terrain peut donner lieu à une qualification : « là encore, tout est question de motivation, ajoute Michel Buseyne. Il faut souvent du temps et l’accompagnement est parfois complexe ».

DES APPUIS SÉRIEUX

Avec patience et méthode, PBL trace sa route. Un partenariat a vu le jour avec la Stamp (société de travail adapté Midi- Pyrénées) et plusieurs banques impliquées dans le secteur social se sont engagées aux côtés de la boulangerie. « On a commencé avec du pain traditionnel avant d’attaquer le pain bio. Parallèlement, on a développé l’offre de snacking : le label bio va permettre à l’entreprise de s’adresser à des collectivités », ajoute-t-il. En juillet dernier, le sous-préfet de Castelsarrasin, Arnaud Sorge, est venu visiter la boulangerie. Il s’est engagé à aider PBL à trouver de nouveaux marchés, comme, les cantines du 31e régiment de génie à Castelsarrasin. Les écoles sont intéressées par PBL et le village voisin, Saint-Aignan a ouvert un dépôt de pain.


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C’est d’ailleurs un employé municipal qui assure la vente. Un peu plus loin, c’est un distributeur de baguettes qui est alimenté par PBL. « On envisage également de vendre des pizzas en fin de journée pour les clients qui rentrent du travail », ajoute Michel Buseyne. Il estime que le modèle est intéressant et pourrait être dupliqué, de nombreuses activités se prêtent à l’insertion : les espaces verts, le bâtiment… Pour commencer, le chiffre d’affaires prévu est estimé à 220 K€. « On garde la tête froide mais on va y arriver, estime Michel Buseyne. On veut atteindre les 300 K€. Ce sera possible grâce au label bio. L’entreprise sera alors viable, c’est bien évidemment notre objectif. »