Le Quercy des Îles, la recette du succès

Connaissez-vous le Quercy des Îles ? Le nom vous intrigue, c’est un spiritueux imaginé et produit dans le Tarn-et-Garonne, fabriqué à base de rhum et de raisin (à consommer avec modération). Mathieu Albugues n’en dira pas davantage sur ses secrets de fabrication. « Les boissons spiritueuses sont dans l’air du temps, plus légères que les alcools purs, c’est une demande des consommateurs. » Les chiffres sont éloquents, depuis 2016, l’arrivée aux commandes de la famille Albugues, le chiffre d’affaires a été multiplié par deux : 430 000 € pour l’exercice 2021.

UNE ENTREPRISE ARTISANALE

Quercy des Îles est une histoire de famille, Mathieu Albugues est l’actionnaire majoritaire, associé à ses parents Marie-Josée, Michel et ses soeurs, Angélique, Marie-Hélène. L’entreprise a été fondée en 1996 par Édouard Bourreau installé à Moissac, ce passionné de gastronomie et d’oenologie a concocté la recette du Quercy des Îles dans sa cuisine. Les cavistes ont rapidement référencé le produit. « Nous nous sommes rencontrés sur un salon de dégustation, explique Mathieu. Le courant est passé entre nous. Le fondateur avait 80 ans et cherchait à céder son entreprise. Il voulait absolument qu’elle reste dans le Tarn-et-Garonne. Il vendait déjà 30 000 bouteilles par an. »

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Mathieu et sa famille lui ont fait une proposition de rachat. Nous avons signé la reprise en mai 2016 et déménagé à Montaigu-de-Quercy, sur le site de l’exploitation familiale agricole dans la zone AOP chasselas de Moissac. « J’étais agriculteur en cours d’installation. J’ai fait le choix de me consacrer à 200 % à Quercy des Îles. On a planté nos vignes de chasselas, elles produisent depuis deux ans. On achète aussi notre raisin aux producteurs locaux à Montesquieu et Cazes-Mondenard. » Le raisin arrive en grappes, l’entreprise prépare le jus de fruits, c’est la première étape. Il « suffit » ensuite de faire l’assemblage avec du rhum de la Martinique, de la vanille de Tahiti et du piment d’Espelette. « Nous sommes très polyvalents, on met en bouteille, on assure les livraisons en région avec notre camion et on expédie dans toute la France. » Le Quercy des Îles, c’est aujourd’hui 50 000 bouteilles. Il est distribué chez les cavistes, dans les épiceries fines, les boutiques de produits de terroir mais pas en grande distribution, par choix. Il se boit en apéritif ou en digestif, le chef du Florentin à Moissac ou encore de l’Instant T à Montauban l’utilisent dans leurs plats.

ACCÉLÉRER ET ANTICIPER

Pour fabriquer une bouteille, il faut quatre ans, tient à préciser Mathieu. « C’est un vrai challenge, il faut anticiper les ventes jusqu’en 2026, il faut calculer la quantité de rhum que je vais vouloir assembler, d’une année sur l’autre. Le Quercy doit vieillir 18 mois en fût de chêne. » L’entreprise vient de s’équiper d’une nouvelle ligne automatique de mise en bouteille, une petite révolution. « On va gagner en efficacité, cet outil va nous permettre de proposer des prestations de mise en bouteille pour d’autres producteurs. On réfléchit aussi au lancement de jus de fruit. On travaille sur différents axes, on veut imaginer un Quercy des Îles pétillant, planter de nouvelles vignes et proposer à la vente de petites pépites françaises, telles que l’Archibald, un tonique artisanal fabriqué en Charentes » La famille est en pleine effervescence, elle parcourt inlassablement les salons, « c’est capital d’aller au-devant de nos clients. Quercy est une aventure familiale, on touche à plusieurs métiers, en lien avec l’humain et la nature », se réjouit quotidiennement Mathieu Albugues.