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Le toulousain Fleuret renforce sa position dans le secteur de la défense en rachetant le breton BRC

Industrie. Spécialisé dans la fabrication de conteneurs techniques pour le transport et la manutention de pièces sensibles, le haut-garonnais Fleuret a récemment racheté le rennais BRC. Une opération financée par l’entrée de Bpifrance, via le fonds Definvest du ministère des Armées, et de la société de gestion InnovaFonds au capital du groupe toulousain.

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Le groupe toulousain Fleuret qui conçoit et fabrique des solutions de transport et de manutention de pièces sensibles à destination des secteurs aéronautique, spatial et défense, vient de racheter le rennais BRC, spécialiste des caissons de protection pour équipements sensibles à destination principalement du secteur militaire. (©BRC)

Spécialisé dans la conception et la fabrication de conteneurs techniques pour le transport et la manutention de pièces à forte valeur ajoutée pour l’aéronautique, le spatial et la défense, le toulousain Fleuret conforte sa position dans le secteur de la défense avec le rachat du breton BRC.

Fortement implantée sur ce marché, l’entreprise rennaise fabrique de son côté des solutions de protection pour équipements sensibles. Elle est membre de la base industrielle technologique de défense (BITD) [1] qui regroupe l’ensemble des entreprises qui conçoivent et produisent les équipements pour les armées.

Il s’agit de la quatrième opération de croissance externe réalisée en l’espace de 10 ans par la PME familiale fondée en 1986 et basée à Launaguet, près de Toulouse. De fait, pour l’entreprise qui travaille pour de grands donneurs d’ordre tels qu’Airbus, Safran, Dassault, Rhinestahl ou encore General Electric, ce récent rachat est particulièrement structurant.

Consolidation de la filière défense

Il permet en effet à Fleuret de diversifier son offre mais aussi de franchir un nouveau palier en termes de taille. Fort de plus de 230 salariés, le nouvel ensemble, piloté par la famille Larger qui demeure majoritaire, réalise désormais un chiffre d’affaires combiné d’environ 20 M€.

« Cette opération marque un tournant majeur dans notre développement », confirme Antoine Larger, président du groupe dans un communiqué daté du 4 juin 2025. Et d’ajouter :

En associant nos gammes de produits et nos capacités complémentaires, nous construisons un groupe capable de suivre les montées de cadences demandées par les grands donneurs d’ordre du secteur, dans le contexte actuel de réarmement à forte intensité. »

Même enthousiasme du côté de BRC. « Nos expertises combinées vont permettre d’élargir l’offre technique auprès de nos clients communs, de poursuivre nos actions d’innovations, de renforcer nos leaderships et ainsi mieux répondre aux exigences croissantes de nos clients industriels et institutionnels », assure Bruno Le Sech, son président. Ces dernières années, l’entreprise d’Ille-et-Vilaine a notamment développé des solutions innovantes dans les secteurs des drones.

Réorganisation du capital

Pour financer cette acquisition, le groupe Fleuret accueille à son capital deux nouveaux soutiens de poids. D’une part le fonds Definvest du ministère des Armées, géré par Bpifrance. Créé en janvier 2018, il a pour vocation de soutenir le développement des PME stratégiques de la défense. Et d’autre part la société de gestion parisienne InnovaFonds (500 M€ sous gestion). De quoi donner à Fleuret les moyens d’accélérer ses ambitions, en France et à l’international.

Le rachat du rennais BRC n’est donc qu’une nouvelle étape dans la stratégie de croissance du Toulousain. Afin de diversifier ses activités, ce dernier avait en effet acquis en 2015 les sociétés Sati et Paoletti, enrichissant ses savoir-faire dans les domaines de la serrurerie, mécano soudure, et usinage d’ensembles métalliques à destination du BTP et de l’aéronautique.

Fin 2019, c’était au tour d’AFC Industrie, une entreprise basée en Tunisie, de passer dans le giron du groupe Fleuret. Un rachat, soutenu par la société de gestion toulousaine IXO Private Equity, qui a permis à Fleuret de développer ses capacités de production low cost et de développer ses compétences en mécanique et finition de pièces pour de grands comptes tels que Figeac Aero ou Mecahers mais également Airbus.

[1Lire encadré