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Les Jardins Urbains imaginent des paysages comestibles

Urbanisme. Culture verticale, aquaponie, permaculture… Depuis Toulouse, Paola Romana a créé une agence d’agriculture urbaine conjuguant le design d’un jardin à la production agricole. Son objectif est de nous redonner envie de cultiver notre jardin.

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Les Jardins Urbains imaginent des paysages comestibles
(Crédit : DR)

Paola Romana, la fondatrice des Jardins Urbains aime les choses simples : la nature et le jardin. S’il est nourricier, c’est encore mieux. « Viser l’autosuffisance serait idéal, mais nous ne sommes pas encore prêts », explique Paola Romana. Et, pourtant, elle y travaille. Elle a lancé son entreprise en novembre 2021 avec une montagne d’idées en tête. À 27 ans, après plusieurs expériences dans le marketing et le commerce, elle reprend ses études, en master 2, à la Toulouse School of Management (IAE). « J’ai effectué un stage chez un grossiste bio et rédigé mon mémoire sur la distribution des produits biologiques. J’ai appris beaucoup de choses sur les stratégies des grandes marques, celles qui ont le monopole, qui dirigent tout. J’ai voulu changer les choses. » Elle décide de créer son entreprise et d’apporter des connaissances, un savoir-faire pour donner la possibilité à chacun de créer son jardin, de faire du collaboratif et de se nourrir. Une nouvelle façon de voir la vie en vert !

UNE ACTIVITÉ HYBRIDE

Même si Paola Romana aime mettre les mains dans la terre, il ne s’agit pas de cultiver le jardin de ses clients. « Je travaille avec une trentaine de partenaires issus de la production agricole. En semble, on va construire le projet confié par nos clients. On s’adapte au nombre de mètres carrés disponibles et on végétalise de façon comestible. » L’idée est de créer un beau potager utile, une nouvelle façon de concevoir le jardin. La jeune femme est en veille permanente sur les technologies innovantes de production. « On fait le lien entre le high-tech et le low-tech ».

UNE OFFRE DÉDIÉE AUX ENTREPRISES ET AUX COLLECTIVITÉS

Apprendre à faire son jardin, organiser des ateliers autour des super-aliments, récolter ses légumes, installer des ruches, faire de la pédagogie… De nombreuses entreprises ont déjà sauté le pas. Paola Romana propose du sur-mesure, elle travaille en ce moment sur un projet dans une école à Toulouse. Étudiants, enseignants et jardiniers vont planter des vignes et installer une serre pédagogique. Elle développe l’offre dédiée aux entreprises, elle reconnaît toutefois recevoir de nombreuses demandes de particuliers souhaitant concevoir un potager quatre saisons. « J’aimerais que chacun soit acteur de sa consommation. Ça aura obligatoirement une incidence positive sur notre planète, ajoute Paola Romana. Avec les aléas climatiques et le coût de l’énergie, végétaliser une ville, cultiver son jardin sont des actions qui prennent tout leur sens ».


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L’entrepreneuse s’inspire des villes qui développent des jardins partagés, ou des fermes urbaines à l’image des Parisculteurs à Paris. On pourrait aussi citer la ville de Limoges, qui a remplacé ses fleurs par des légumes. Les maraîchers espèrent récolter six tonnes de légumes pour nourrir les écoliers de la ville. Paola Romana sait aussi se faire accompagner pour développer son activité. Elle a commencé son activité au sein de l’incubateur de la Mêlée, le Starter. Elle a rejoint il y a quelques mois la pépinière du MIN de Toulouse. Paola Romana participe à de nombreux événements tels que le salon du végétal à Angers ou récemment le festival Toulouse innovante et durable, Son rêve ? Lever des fonds pour aller plus vite et plus loin pour créer une agence pilote à Toulouse et pourquoi pas la dupliquer.

Elle aimerait travailler avec de grands cabinets d’urbanistes et concevoir les villes de demain. Elle table sur un chiffre d’affaires de 2 M€ l’année prochaine. Les Jardins urbains sont assurément dans l’air du temps, à l’heure où végétaliser les villes devint une priorité pour lutter contre les dérèglements climatiques. « C’est une question de bon sens. La nature nous apprend beaucoup, je viens de la campagne, je connais bien la terre. Mais, en vivant en ville, on oublie vite nos premiers réflexes », conclut Paola Romana.