Ludocom fait bouger le jeu
Loisirs. L’entreprise d’édition et de création de jeux de société fondée par Serge Comba dans le Tarn-et-Garonne trace sa route au milieu des géants du secteur. Le petit poucet a su se démarquer grâce à sa particularité : un fort ancrage régional. Serge Comba a aussi réussi à faire entrer le jeu dans l’entreprise. Une idée à développer.
« Pour créer une entreprise de jeux, il faut être joueur », vous dira Serge Comba sur un sourire. Le fondateur est arrivé en 2008 dans le sud-ouest, un choix familial, pour suivre son épouse, mutée à Toulouse. « J’étais directeur de création chez Publicis à Nancy, le jeu de société était déjà une de mes passions. » Serge a commencé à se faire connaître, en mettant en place le festival itinérant du jeu dans le Tarn-et-Garonne, Alors… Jouons.
Il existe toujours aujourd’hui, la prochaine édition aura lieu en septembre 2023 à Montech. Il réunit 3500 joueurs sur le week-end. Revenons sur les débuts de l’entreprise, lors de ce festival, les organisateurs ont lancé un concours de création sur un thème régional : « on invitait les auteurs à imaginer un jeu portant sur le Canal de la Garonne. Le premier prix, c’était l’édition du jeu par ma société. »
C’est ainsi qu’est né Arriala, imaginé par Florian Fay, devenu un auteur à succès. L’idée était de revivre la construction de l’ouvrage entre Grisolles et Valence d’Agen. Arriala reste une des meilleures ventes de Ludocom avec plus de 3000 boîtes vendues.
Serge Comba a souhaité aller plus loin sur cette thématique, en créant des extensions sur les pigeonniers et les vins du Sud-Ouest. Cette carte locale est un marqueur fort de l’entreprise, le dernier jeu a été conçu pour le musée Calbet à Pompignan. Les Trésors de Théodore permettent de découvrir les secrets du musée.
Un terrain de jeu infini...
« J’aime bien, créer là où on ne m’attend pas », explique Serge Comba. C’est ainsi qu’est né le jeu. Corto, meilleure vente de Ludocom à 5000 exemplaires. « J’ai acheté les droits en 2013. J’ai travaillé en tant qu’auteur sur ce jeu. J’aime concevoir, faire travailler des illustrateurs qui s’étaient cantonnés dans le dessin. »
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Il a également créé un jeu pour la ville de Bordeaux, sur Montaigne et un jeu d’enquête dans un chai au Château Boujac. Serge Comba aime être sur le terrain, il apporte son concours aux médiathèques de la Haute-Garonne.
La valeur-partage du jeu
« C’est un élément essentiel pour moi, argumente, Serge Comba : le partage. Nous ne sommes pas dans la réalité virtuelle. J’aime manipuler les choses, apporter une modernité dans la mécanique de jeux. » Il fait appel à des menuisiers et à des cartonniers pour la fabrication des pièces. Sa passion pour le jeu lui a donné l’envie d’étendre ses activités dans les entreprises, il conçoit des jeux au format microéditions. Il intervient dans le cadre de séminaires, de formations.
« On trouve de nombreux sujets à croiser, en management par exemple. On fait passer des messages grâce au jeu. » Le jeu a pris un essor incroyable en France, c’est un des marchés qui a la plus grosse dynamique depuis 10 ans. Événements professionnels ou grand public permettent de rencontrer les revendeurs et les acheteurs.
Serge Comba va participer au festival du jeu de Cannes et de Vichy. Il y allait en tant que joueur, il vient désormais exposer. Il sera au festival du jeu de Toulouse au mois de mai, c’est l’un des plus importants de France. L’entrepreneur, accompagné d’autres éditeurs, travaille pour que les jeux d’auteurs soient reconnus comme un objet culturel, au même titre que les livres bénéficiant d’une TVA réduite. « Mon objectif est d’amener le jeu dans une dimension plus sociétale », conclut-il.