Moissons d’été 2024 : Arterris annonce des rendements en baisse
Agriculture. Le groupe coopératif d’agriculteurs a dressé le bilan de sa collecte estivale marquée par un rendement moyen en recul de 10 % par rapport à 2023, qui avait pourtant déjà connu des résultats historiquement bas. À 438 000 t, la collecte enregistre un recul de 13 % par rapport aux estimations fixées.
Les années se suivent et se ressemblent malheureusement pour le secteur des grandes cultures. En effet, selon un rapport publié le 9 août dernier par l’Agreste, le service de statistiques du Ministère de l’agriculture : « En 2024, la production de blé tendre est estimée à 26,3 millions de tonnes (Mt), une des plus faibles récoltes des 40 dernières années. »
Dans le sud-ouest aussi, les professionnels sur secteur déplorent une baisse des rendements. Dans un communiqué daté du 22 août 2024, le groupe Arterris, qui fédère plus de 15 000 associés coopérateurs et s’appuie sur une équipe de plus de 2 300 salariés, annonce une collecte d’été avec un rendement en retrait de 10 % par rapport à l’année 2023, qui avait pourtant déjà connu des niveaux historiquement bas.
« Si les bonnes conditions climatiques jusqu’au mois de mai permettaient d’envisager des récoltes satisfaisantes, les épisodes pluvieux en fin de cycle sont venus altérer les volumes. Ainsi, la récolte est en retrait d’environ 13 % par rapport aux estimations fixées. Elle s’élève à 438 000 tonnes », détaille la coopérative agricole basée à Castelnaudary dans l’Aude qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,22 Mds€ pour l’exercice 2022-2023.
Un bilan mitigé mais toujours en baisse
Le blé dur enregistre une baisse des surfaces exploitables de 6 %, une conséquence directe de la baisse des rendements enregistrée en 2023. « Comme l’an passé, les rendements et les qualités sont très hétérogènes en fonction de la situation géographique des exploitations, mais aussi au sein même des parcelles en fonction de leur exposition », indique Arterris.
Même si le groupe coopératif explique que les précipitations qui ont touché la région Sud-Est ont permis dans un premier temps d’obtenir de bons rendements au moment du développement des cultures, les épisodes pluvieux répétés tout au long de la récolte et les hivers plus doux ont favorisé « l’apparition de niveaux de mitadinage plus élevés, d’insectes porteurs de virus et de maladies fongiques ». Conséquence : sur certaines parcelles, les rendements ont chuté de 50 %.
La récolte de blé tendre est aussi inférieure à celle de 2023. « On constate une baisse des surfaces de l’ordre de 28 % en raison de conditions de semis difficiles, liées à un automne très pluvieux. Certaines zones n’ont pas pu réaliser de semis à cause des précipitations, notamment à l’Ouest et au Nord-Ouest de Toulouse », affirme Arterris, avant d’ajouter que « la qualité, bien qu’hétérogène, sera assurée par un travail du grain plus important de la part de l’organisme stockeur. Il ne devrait donc pas y avoir de difficultés à alimenter les marchés en blé tendre cette année. »
Sans surprise, les autres cultures de céréales comme l’orge, les pois ou le colza enregistrent elles aussi une baisse de 20 % pour la première et de 10 % pour les deux autres, toujours à cause des aléas climatiques et des maladies fongiques.
Les collectivités au soutien des agriculteurs
Alors que les pluies ont parfois altéré la qualité des blés et que la production est en berne, Arterris assure que « l’ensemble de la filière, organismes stockeurs et industriels, vont travailler pour adapter leurs process aux caractéristiques de l’année ».
À noter que pour soutenir les agriculteurs à faire face aux changements climatiques et à ses conséquences désastreuses pour l’agriculture française, de nombreuses collectivités ont lancé des dispositifs d’aide. C’est le cas de la Région Occitanie qui a développé, depuis mars 2023, le Pass Petits investissements dans les exploitations agricoles avec comme objectif d’accompagner un besoin d’investissement, limité et ciblé, permettant la transition agroécologique des exploitations agricoles tout en contribuant à leur viabilité économique.
Un coup de pouce financier qui peut aller jusqu’à 5 000 € en fonction des projets. 680 agriculteurs ont déjà pu en bénéficier, pour un budget total de 3,3 M€.