MonOrdo passe à la vitesse supérieure
Services. La start-up est devenue un acteur à part entière de la transformation des pharmacies. L’entreprise assure la livraison des médicaments pour les malades souffrant d’affections chroniques. Sébastien Bonnet entend bien booster la digitalisation des pharmacies et étendre MonOrdo sur toute la France. Prochaine ouverture à Marseille à la fin du mois.
Comment fonctionne MonOrdo ? Le service a été lancé en 2019, les opérations sur le terrain ont commencé à Toulouse en 2021. MonOrdo s’appuie sur un réseau de pharmacies pour livrer des médicaments aux patients nécessitant un traitement au long cours. Docteur en pharmacie et titulaire d’un MBA en management des industries de la santé, Sébastien Bonnet s’est aperçu, lors de son expérience derrière le comptoir, que certains patients éprouvaient des difficultés dans la gestion de leurs ordonnances.
« Ils se rendaient compte au dernier moment qu’ils n’avaient plus de médicaments et venaient en panique à la pharmacie. » Sébastien Bonnet a voulu mettre le patient au cœur du dispositif : « nous sommes partis des besoins du patient, ensuite, nous avons créé un outil de gestion pour les pharmaciens. »
La pharmacie de demain
« Les pharmacies utilisent un modèle calqué sur la vente au détail, explique Sébastien Bonnet, il faut changer les codes. Avec les prises en charge à domicile, la visio, les messageries instantanées, une importante partie du travail est devenue digitale. Chez les médecins, la téléconsultation n’a pas vidé les salles d’attente. C’est le même principe en pharmacie. »
MonOrdo entend bien accompagner les pharmaciens dans leur transition numérique. La start-up propose un abonnement aux professionnels de santé, ils doivent être en mesure de reconditionner les médicaments grâce au robot de stockage, le traitement est ensuite délivré instantanément, à la bonne dose dans un sachet préparé. Le patient reçoit directement ses médicaments par courrier.
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L’entreprise a passé un accord avec la Poste. Il n’a pas à se déplacer, les prescriptions se renouvellent automatiquement. Le service est gratuit. « Ce sont des procédés industriels, explique Sébastien Bonnet. Ce n’est pas un pilulier, on n’aime pas cette consonance, la moyenne d’âge de nos utilisateurs est de 42 ans. Nous sommes sur le créneau des maladies chroniques, pas sur celui des personnes âgées ou des hôpitaux. »
Comment MonOrdo se développe
Côté professionnel, Sébastien Bonnet estime que ce service va permettre aux officines de servir des clients se situant dans un rayon d’une trentaine de kilomètres de la pharmacie. C’est un moyen de générer de nouveaux revenus. MonOrdo explique maîtriser toute la chaîne logistique, du patient à l’assurance-maladie, en passant par les grossistes et la pharmacie bien entendu. La première phase de financement a permis d’ouvrir les sites de Bordeaux et Montpellier.
Le service vient d’être lancé à Lille, Douai et Lens. Il sera opérationnel à Marseille à la fin du mois de mars. Avec une récente levée de fonds d’1,3 M€, Sébastien Bonnet et son associé Léo Péchin entendent bien mailler toute la France. L’entreprise lorgne sérieusement vers l’Europe pour implanter son modèle. 12 personnes travaillent actuellement dans les bureaux de MonOrdo à Toulouse, des développeurs, des ingénieurs en informatique, mais aussi « des pharmaciens qui cherchent à travailler autrement », conclut Sébastien Bonnet.