Quelles sont les 12 nouvelles start-up à intègrer l’incubateur régional Nubbo ?

12. C’est le nombre de start-up à intégrer en ce début d’automne l’incubateur régional Nubbo. Entre deeptech, agritech, santé et numérique, cette nouvelle promotion d’entrepreneurs montre que l’innovation peut être à la fois radicale et concrète puisque chacun à sa façon s’attaque de front aux grands défis de notre époque : cultiver avec moins d’eau, réinventer la mobilité urbaine, accélérer l’accès aux soins, faire voler plus propre ou encore simplifier la vie des industriels.

« Chez Nubbo, nous sommes convaincus que l’innovation n’a de valeur que si elle change vraiment la donne. Ce qui nous enthousiasme dans cette promo, c’est leur capacité à conjuguer technologie et impact : décarboner, inclure, soigner… Ce sont des entrepreneurs qui bousculent les habitudes, et notre rôle est de les aider à transformer leur ambition en réussite tangible », rappelle sa directrice Anne-Laure Charbonnier dans un communiqué daté du 6 octobre 2025.

Programme d’incubation

Sur les 12, neuf intègrent le programme d’incubation. Elles bénéficient à ce titre d’un accompagnement de 12 mois, depuis la création jusqu’au démarrage commercial en passant par la structuration financière. Elles peuvent également obtenir une avance remboursable allant jusqu’à 50 000 €. Les lauréates sont :

• La jeune société toulousaine Viraj H2, co-fondée par Joseph Risson et Paul de Goÿs en 2024. Sa mission ? Accélérer la décarbonation du secteur aérien alors que les solutions actuelles sont encore longues à déployer. Pour ce faire, la pépite propose une alternative immédiate à l’aviation légère et régionale : l’injection de vapeur dans les turbines pour améliorer leur rendement sans en modifier l’architecture. « Intégrable sur moteurs existants ainsi qu’en nouvelle monte, cette technologie permet de réduire la consommation de carburant jusqu’à 35 % et les émissions jusqu’à 75 %, tout en étant compatible avec les carburants durables et le kérosène », affirme l’entreprise sur son site.

• Située à Cugnaux, la pépite My Audit Corner a mis au point un système de gestion qui automatise l’audit continu et la génération de documents réglementaires des fabricants de dispositifs médicaux. Basée sur l’IA, cette solution permet aux équipes qualité de gagner du temps et de se concentrer davantage sur le développement des produits. « Cette innovation accélère la mise sur le marché des dispositifs médicaux et permet de réduire les coûts et les délais dans un secteur très réglementé », assurent ses trois co-fondateurs, tous ingénieurs-entrepreneurs.

• Dans un contexte de stress hydrique généralisé et de flambée des coûts agricoles, la jeune pousse toulousaine Agri Safe, créée par Mohamed Mekki Maalej en 2025, accompagne les exploitations agricoles, les coopératives et les territoires dans la modernisation de leurs systèmes d’irrigation, de fertilisation et de gestion des ressources. Comment ? Grâce à des solutions connectées et intelligentes (IoT + IA) qui permettent notamment d’automatiser l’irrigation à distance selon la météo et l’état du sol, de réduire les pertes d’eau et d’engrais ou encore d’augmenter les rendements avec des alertes précoces en cas de fuite ou de stress hydrique.

• À la tête de l’entreprise Maillon Mobility depuis 2024, Charles Pugnet et Paulin Fabre misent eux sur les vélos cargos couverts. Conçus pour transporter personnes, matériel ou marchandises, « nos véhicules à trois roues ont tous les avantages du vélo, sans les inconvénients de la voiture. Ils permettent d’éviter les embouteillages en toute sécurité et sans être énergivore », se félicitait le duo d’entrepreneur dans une interview accordée à la Gazette du Midi et à retrouver ici.

• À destination des établissements scolaires, des hôpitaux, des musées, des collectivités et des entreprises, DERi (dessin en relief interactif) est une innovation inclusive pour l’accès aux images et documents par les personnes déficientes visuelles. Issue de 10 ans de recherche du CNRS, et aujourd’hui portée par la start-up Handipulse, cette solution combine exploration tactile, retour sonore interactif et navigation intuitive pour rendre accessibles images, schémas, plans ou graphiques à tous.

• Depuis 2021, la société tarnaise Notrelec co-fondée par Benjamin Généré propose une solution SaaS qui permet de simplifier la commercialisation directe de l’électricité produite grâce à la mise en place d’autoconsommation collective. Elle optimise la mise en relation entre producteurs et consommateurs, gère les allocations de volumes et maximise les revenus pour tous les acteurs. Pour les producteurs, cela signifie une meilleure valorisation de leur production et une sécurisation de leurs revenus. « Nous permettons aux producteurs d’électricité de devenir des quasi-fournisseurs ».

• Formés respectivement à l’Insa et à l’Université de Toulouse, Mina Gobrial et Mahmoud Famhy ont conçu un logiciel de rupture baptisé StepWorks qui convertit automatiquement les notices techniques en procédures animées et interactives. Désormais à la tête de l’entreprise TwinWorks, ils comptent commercialiser l’accès à leur logiciel d’ici la fin de l’année. « Notre solution permet de remplacer les PDF et les manuels parfois abscons, car très techniques, par des modèles 3D interactifs, faciles à appréhender. Mais aussi de réduire les erreurs d’assemblage dans les process de production, et ainsi de gagner du temps et de l’argent », expliquaient il y a quelques semaines les deux dirigeants à la Gazette du Midi. Pour en savoir plus, cliquez ⬇

• La plateforme de relation-client automatisée Qencia, elle, entend transformer chaque interaction post-achat ou signal faible en micro-conversation naturelle. Accessible et plug & play, elle offre aux enseignes de retail un suivi client continu et prédictif à faible coût. De quoi notamment attiser l’appétit des grandes enseignes de commerce qui perdent des clients par manque d’outils adaptés pour fidéliser et personnaliser l’expérience, ou sont obligés de proposer des promotions permanentes pour attirer les clients en magasin.

• Positionnée dans le secteur de la santé, la medtech toulousaine Senscell Biosystems a mis au point des bio-capteurs de nouvelle génération pour accélérer le développement préclinique. Brevetée, cette innovation permet de détecter plus finement les effets pharmacologiques, tout en s’intégrant aux flux de travaux standards de laboratoire. « Pour les acteurs pharma, biotech et CRO, les bénéfices sont clairs : plus de fiabilité, un gain de temps et une réduction significative des coûts d’échec en phase de développement ultérieure », affirme l’entreprise.

Programme d’accélération

Les trois start-up restantes, intègrent, elles, le programme d’accélération de Nubbo. D’une durée de six mois, il est réservé aux entreprises à haut potentiel de croissance. Il leur donne également accès à une avance remboursable d’un montant maximum de 50 000 €. Sont concernées :

• Avrio Medtech : lancée en 2023, cette spin-off du CNRS a développé un outil de diagnostic à base d’IA capable d’analyser rapidement les données des électroencéphalogrammes intracrâniens des patients épileptiques pharmaco-résistants et d’identifier dans le cerveau la zone responsable des crises. Pour en savoir davantage sur cette pépite co-fondée Karine Seymour, Emmanuel Barbeau et Christophe Hurter, cliquez ⬇

• RNAlead : avec FlashRNA, sa technologie innovante et polyvalente, la biotech toulousaine entend répondre à un défi majeur, à savoir : comment transporter efficacement et en toute sécurité de l’ARN vers les cellules. « Plus performante que les systèmes actuels, elle garantit sécurité et efficacité dans les organismes (in vivo). FlashRNA offre aussi la possibilité de transporter plusieurs gènes en une seule étape. Cette avancée ouvre la voie à de nombreuses applications pour les chercheurs et les industriels allant des vaccins à la médecine régénérative. Un essai clinique de phase I/II est prévu pour fin 2024 », détaille Nubbo.

• Buddl : Lancée en 2022 par Stéphanie Marie, la start-up toulousaine Buddl propose un logiciel de planification financière et de reporting collaboratif adapté aux PME/ETI pour faciliter le pilotage financier et la prise de décision. « Aujourd’hui nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps à chercher la donnée, à la mettre en forme, à travailler sur des scénarios statiques qui ne communiquent pas entre eux. Avec les technologies à notre disposition, et au vu du contexte parfois tendu que traversent les sociétés, nous ne pouvons plus nous contenter de simples Excel pour prévoir notre business », indique ainsi la dirigeante sur son site.

Avec cette nouvelle promotion, l’incubateur - qui a soutenu 32 entreprises en 2024 - se rapproche un peu plus de son objectif d’accompagner cette année encore quelque 35 start-up.