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Perles & Co à Albi : enfiler les perles, c’est du sérieux

Loisirs. Jean-Étienne Estingoy s’est installé sur un marché offrant de belles perspectives : le DIY (do it yourself). Les achats liés aux loisirs créatifs progressent en moyenne de 30 % chaque année. Perles & Co, dans le Tarn, a été un des premiers à se lancer en 2006. L’entreprise, qui emploie 50 salariés, est aujourd’hui leader sur son segment avec 60 000 références.

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Perles & Co à Albi : enfiler les perles, c'est du sérieux
Perles & Co compte, dans ses stocks, des milliers de références (Crédit : DR)

Le bricolage ne connaît pas de frontière, ni de genre, ni de limite d’âge. De la crèche à l’Ehpad, on aime faire quelque chose de ses dix doigts. Jean-Étienne Estingoy a trouvé le bon créneau en commercialisant des perles et tous les accessoires nécessaires à la création de bijoux.

Dans les années 2000, Jean-Étienne Estingoy concevait des sites internet : « Nous en étions aux prémices du e-commerce, le secteur était trusté par de gros opérateurs comme Amazon par exemple, explique-t-il. Il y avait très peu de sites internet sur les marchés de niche. À l’époque, seulement 10 % des Français achetaient sur internet.  » Aujourd’hui 57 % d’entre eux achètent en ligne selon les derniers chiffres du Credoc.


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Puis, est arrivée en France la mode des bijoux à faire soi-même. « Ma compagne était déjà passionnée et cherchait souvent des adresses. Devant l’offre inexistante en France, elle achetait à l’étranger », se souvient le dirigeant. « Le déclic a eu lieu en ouvrant un courrier en provenance de New York. Plus précisément, les perles étaient fabriquées en République tchèque et passaient par les USA. On a senti qu’il y avait une place à prendre. »

2004, ouverture du site en ligne

« Nous sommes un pure-player, c’est-à-dire que nous sommes uniquement présents sur internet », poursuit Jean-Étienne Estingoy. La boutique physique à Albi n’est pas à l’ordre du jour, le volume de ventes ne serait pas suffisant : « avoir une ou plusieurs boutiques nous obligerait à dupliquer le stock », ajoute-t-il. L’entreprise économise aussi sur les coûts d’emballage et de conditionnement : « notre processus de vente à distance nous permet de ne pas étiqueter tous les produits », reconnaît l’e-commerçant.

« Nous sommes partis avec 5 000 € de stock, entre le moment où l’idée a germé et la mise en route, il a fallu six mois. Ça a fonctionné tout de suite. C’était facile, on était les premiers et on avait les bons produits. »

Perles & Co se fournit essentiellement en Europe : en Italie, en Espagne, en Autriche ou encore en République tchèque. L’entreprise travaille avec des particuliers. « Nos clients peuvent aussi être des créateurs qui ont monté leur micro-entreprise. Ils fabriquent leurs propres bijoux pour les revendre », précise-t-il. Entre les allées de l’entrepôt et ces milliers de casiers contenant des perles de verre et des fermoirs, l’entreprise compte plus de 4 M€ de stock.

Être exigeant sur le sourcing

La PME impose de nouvelles normes de qualité plus exigeantes. « Nos produits sont souvent laqués. Se pose donc la question de la durabilité du produit, ajoute Jean-Étienne Estingoy. Nous avons dès lors établi un cahier des charges plus précis. » La relation client est une force pour l’entreprise. La hotline, assurée par des salariés de l’entreprise, s’engage à répondre par mail ou téléphone, dans la journée. 70 % les clients sont en France, le reste en Europe.

Avec un chiffre d’affaires de 12 M€ et une hausse moyenne de 10 % chaque année, l’entreprise compte déjà plus de 100 000 clients actifs ayant passé une commande dans les six derniers mois. Perles & Co part du principe qu’elle vend des composants et que beaucoup de clients ne savent pas précisément ce qu’ils veulent créer, d’où l’idée de lancer des tutoriels en faisant appel à des créatrices. 1 600 tutos sont en ligne sur le site. Rien de mieux qu’une démonstration pour déclencher un clic !