Entreprises

Prix Santé Entrepreneurs 2024 d’Harmonie Mutuelle : la Scop toulousaine Terreauciel lauréate

RSE. Créé pour valoriser les initiatives entrepreneuriales en faveur de la santé, de la solidarité et de la transition écologique, le Prix Santé Entrepreneurs d’Harmonie Mutuelle a récompensé en Occitanie la Scop Terreauciel, spécialisée dans l’agriculture urbaine, pour son groupe de travail « Sortir du cadre ». Cette entité collaborative a notamment débouché sur l’instauration de la semaine de 4,5 jours ou encore d’un temps partiel parentalité.

Lecture 6 min
Consciente de l’importance des enjeux de la RSE dans son entreprise, la Scop Terreauciel a créé un groupe de travail nommé "Sortir du cadre". (© Terreauciel)

« Le travail, c’est la santé », chantait Henri Salvador en 1965. Près de 60 ans plus tard, cette affirmation a du plomb dans l’aile. Fatigue, stress, burn-out, pénibilité… En France, les maladies professionnelles ont explosé, replaçant le thème de la santé physique et mentale des travailleurs au centre du débat public, mais aussi au sein des entreprises. Pilier des démarches RSE, au même titre que la transparence, l’éthique ou encore l’environnement, la santé au travail est devenue un enjeu majeur en termes d’attractivité, mais aussi un moyen pour les dirigeants de fidéliser leurs salariés.

Preuve en est, selon l’entreprise de relations publiques et de communication Cision, 59 % des entreprises avaient une cellule dédiée à la RSE en 2023, contre seulement 27 % en 2020. Cependant, 64 % des Français trouvent que l’engagement de leur entreprise en matière de RSE est encore insuffisant. C’est justement pour « valoriser et soutenir les actions innovantes à impact positif sur la santé et la société », qu’Harmonie Mutuelle a décidé de créer en 2020 le « Prix santé entrepreneurs ». Cette année, en concurrence avec 14 autres entreprises occitanes, c’est la Scop toulousaine Terreaucielet son groupe de travail concentré sur la RSE qui a remporté le 1er prix de 1 000 €, ainsi que des séances de coaching santé.

Plan mobilité durable, sept semaines de congés payés...

« Nous avons à cœur de trouver le meilleur équilibre possible entre vie professionnelle et personnelle, tout en pratiquant une activité chargée de sens. En 2021, nous nous sommes dotés en interne d’un outil pour aller plus loin : le groupe de travail "Sortir du cadre" », explique la société coopérative et participative installée à Borderouge, dans le nord de Toulouse. Créée en 2013, elle est spécialisée dans la conception d’espaces paysagers, les études de faisabilité en agriculture et agriculture urbaine, l’accompagnement de jardins partagés, les stratégies territoriales et la création de lieux nourriciers.

Ce groupe de travail "Sortir du cadre" s’articule autour de trois axes, chacun ayant conduit à des avancées majeures :

  • Santé et cadre de travail : organisation de sorties sportives pour fédérer son équipe de huit salariés, mise place d’un plan de mobilité durable avec indemnisation pour les salariés qui utilisent les mobilités douces ou encore création d’un tiers-lieu accueillant une une douzaine d’entreprises.
  • Action en faveur de la transition écologique : versement de 1 % de son chiffre d’affaires pour une cause environnementale choisie par l’équipe et mise en place d’une politique d’achats responsables (location d’ordinateurs, cadeaux de fin d’année éthiques...)
  • Solidarité et justice sociale : adoption de la semaine de 4,5 jours, instauration d’un temps partiel pour les nouveaux parents ou encore la mise en place de sept semaines de congés payés.

400 K€ de CA en 2024

Reconverti en Scop en 2017, la création de ce groupe de travail s’inscrit dans la continuité de ce modèle coopératif avec une gouvernance démocratique, où chacun est force de proposition. « Tous les coopérateurs de Terreauciel peuvent ajouter des sujets qu’ils jugent opportuns de discuter. Nous décidons ensemble des sujets traités. La composition du groupe de travail est tournante à chaque nouveau thème abordé », précise l’entreprise toulousaine qui a généré 400 K€ de chiffre d’affaires en 2024.

Prochaine thématique abordée par le groupe de travail : l’alimentation. « Nous voulons encourager nos salariés à consommer plus local et plus responsable. Pour cela, nous nous sommes rapprochés de la Caissalim, qui est une sorte de sécurité sociale de l’alimentation. Concrètement, nous souhaitons financer une partie de la cotisation de chacun de nos salariés pour qu’ils aient accès à des bons d’achat chez les producteurs locaux et autres partenaires », détaille Claire Speyer, chargée de projet agriculture à Terreauciel.