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Pylote invente un bouclier protecteur contre les microbes

Innovation. Bienvenue dans le monde de l’infiniment petit. Loïc Marchin, le fondateur de Pylote, propose des produits innovants destinés à éliminer tout risque infectieux transmis par une surface. La demande est exponentielle. L’entreprise a ainsi signé un contrat avec un géant américain et ne cache pas ses ambitions de développement.

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Manipulation de film Ceversafe au sein du laboratoire de Pylote. (Crédit : Pylote).

Les petites billes en céramique de Pylote injectées dans une matière sont capables de faire fuir et de faire barrage à n’importe quel virus. Pylote a inventé un bouclier protecteur qui réduit durablement la contamination des surfaces. « Le principe est simple : si vous souhaitez changer la couleur dans un pot de peinture, vous ajoutez des pigments. On fait la même chose avec ces microsphères. Elles vont venir activer une propriété nouvelle du matériau et agir sur les microbes », explique Loïc Marchin, le fondateur. Des tests permettent ensuite de mesurer les résidus de micro-organismes.


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« On est à 99,9 % sur les virus et à 100 % sur les bactéries. Nous sommes dans la prévention pas dans le curatif. C’est pour cette raison qu’on travaille sur des surfaces qui s’auto-décontaminent », poursuit-il.

DES ARGUMENTS SOLIDES ET BEAUCOUP DE PÉDAGOGIE

La DGCCRF effectue des contrôles sur les tests réalisés par des laboratoires indépendants. « On n’est pas dans un no man’s land », ajoute le fondateur. Loïc Marchin n’a pas attendu la crise liée au Covid pour lancer son activité. La phase de recherche a commencé en 2008. Titulaire d’un doctorat en sciences des matériaux, il s’est associé à Marc Verelst, chercheur au CNRS pour créer Pylote.

Entre les barres de métro, les poignées de porte qui se décontaminent, les films transparents antimicrobiens, la technique développée par Pylote a fait ses preuves. Toutefois, le chef d’entreprise n’en dira pas plus sur son procédé de fabrication. Il explique cependant que « la composition chimique des microbilles existe dans la nature ». Il n’hésite pas à parler de biomimétisme.

Granulés plastiques avec technologie Pylote intégrée. (Crédit : Pylote).

DES CLIENTS TRÈS VARIÉS

La technologie Pylote peut se retrouver dans la matière brute telle que les films plastiques. C’est ainsi que l’entreprise associée à Gergonne Industrie dans l’Ain (fabricant d’adhésifs), a testé un film transparent dans les bus d’Oyonnax mais aussi au Lycée Xavier Bichat à Nantua. Le bureau Veritas a prouvé que la flore microbiologique avait été divisée par deux. « On a deux profils de clients, ajoute Loïc Marchin, les industriels et les institutionnels. Ils peuvent être fabricants ou utilisateurs. » Le film coversafe intéresse aussi fortement les restaurateurs. Tous les secteurs d’activités sont exploités. L’entreprise travaille sur l’absence de contaminations de brosses de mascara pour de grandes enseignes de maquillage.

UN DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL

La technologie Pylote est présente dans 26 pays. Dernier marché, celui gagné à Atlanta aux États-Unis avec un flacon de gouttes développé par le géant Berry Global, numéro un du packaging (CA 13 Mds$). Un procédé qui permettra d’éviter les contaminations croisées. Pour obtenir le même résultat aussi sécurisant, il faudrait utiliser des monodoses, générant 15 fois plus de déchets plastiques.

Pylote emploie six collaborateurs à Drémil-Lafage, près de Toulouse et va doubler ses effectifs l’année prochaine en recrutant des profils orientés business sur la partie expertise projet. « Nous sommes dans une phase de croissance. Les indicateurs sont positifs. Nous ne sommes pas là pour vendre de la poudre, mais créer de la valeur ensemble. C’est le principe même de la responsabilité sociétale, environnementale et intellectuelle », conclut Loïc Marchin.