Entreprises

Rénovation énergétique : Immofix accélère

Energie. La start-up toulousaine Immofix a développé un simulateur de rénovation énergétique globale et un audit innovant.

Lecture 6 min
Rénovation énergétique : Immofix accélère
L’équipe de la start-up Immofix avec, à droite, son fondateur Guillaume Angles. (Crédit : DR)

Des changements de cap stratégiques, couplés à la crise sanitaire n’auront pas empêché Immofix, le spécialiste toulousain de la rénovation énergétique, créé en 2017, de finaliser le développement de deux outils, dont un simulateur de rénovation globale, baptisé Simuréno et un audit énergétique 3D.

« Au début de l’aventure en 2017, j’étais persuadé que les financements étaient la première brique d’un projet de la rénovation énergétique globale et je me suis rendu compte que ce n’était pas la meilleure approche, d’où notre diversification. Malgré la crise, nous avons poursuivi notre R & D avec nos partenaires bancaires pour aboutir à ces deux solutions. C’est début 2021 que l’idée s’est affinée. Je participais à un événement aux côtés d’un sociologue mandaté par l’Ademe en vue d’inciter les agents immobiliers à proposer des rénovations lors de transactions immobilières. C’est là que j’ai présenté les contours de la solution qui a abouti à l’outil actuel », précise Guillaume Angles, fondateur d’Immofix et ancien courtier. Des business angels lui ont apporté leur soutien.

SIMPLIFIER LE PROJET DE RÉNOVATION

La nouvelle application que la start-up toulousaine propose, à destination des particuliers, résulte aussi d’un constat : « Les simulateurs de rénovation énergétique existant n’étaient pas assez ergonomiques et intuitifs. L’utilisateur devait en général saisir un à un tous les travaux qu’il souhaitait effectuer, mais cela devient complexe lorsqu’on n’est pas un expert du bâtiment. Nous entendons simplifier l’outil. » Pour ce faire, la pépite Immofix s’est rapprochée d’U.R.B.S, entreprise innovante issue de l’École nationale supérieure des Mines de Saint-Étienne, spécialisée dans le développement d’outils numériques et le traitement de la donnée géographique.


>LIRE AUSSI : Au fil de l’eau industrielle


« À partir d’une simple adresse, le simulateur recherche les caractéristiques du bien dans la base de données publiques. Ces informations sont traitées par des algorithmes qui présentent des scénarios de rénovation, (35% d’économies sur la facture énergétique, 55 % d’économies sur la facture énergétique, ou BBC. Puis, nous fournissons les informations clés qui permettent aux particuliers de se projeter, à savoir notamment le coût, les aides possibles telles que MaPrimeRénov’, les prêts mobilisables, etc. », souligne Guillaume Angles. La pépite s’est néanmoins confrontée à quelques écueils, à savoir la fiabilité des données. « Lorsque nous avons testé notre solution en décembre dernier, nous nous sommes aperçus qu’il existait des écarts entre la réalité et les données publiques fournies par notre partenaire. La data ne fait pas tout, c’est pour cette raison que nous avons mis en place un audit énergétique innovant ».

GAIN DE TEMPS GRÂCE À UNE CAPTURE 3D

En effet, pour aller plus loin dans l’accompagnement, Immofix a lancé, en partenariat avec le bureau d’études thermiques Thermiconseil, un nouveau format d’audit énergétique. « En général, un audit énergétique peut s’étaler sur 80 pages. L’objectif est de faire gagner du temps. Après la collecte d’informations par un ingénieur mandaté par le bureau d’études, nous intégrons et synthétisons grâce à la 3D les informations du rapport dans une copie numérique du logement. Intégrées dans des pastilles, elles permettent de voir d’un coup d’oeil les éléments de la maison qui ont un impact sur la note énergétique, et les points de vigilance. »

Au-delà de ces solutions, la start-up assure la coordination et le suivi des chantiers, avec un partenaire qui garantit le résultat des rénovations effectuées. Pour l’heure, l’entreprise, compte 15 audits en cours, dont six rénovations BBC de maisons, dispersés dans toute la France. Elle entend atteindre 75 audits et huit chantiers pour la fin de l’année et table sur 120 K€ de CA.

En attendant d’industrialiser son processus, en vue de devenir leader sur le marché national, Immofix planche également sur la création de financements verts en partenariat avec des établissements bancaires, « car sans l’implication des banques, c’est difficile pour les particuliers d’entamer une démarche de rénovation globale ». Le fondateur estime le marché de la rénovation à sept millions de maisons dans l’Hexagone. D’autant plus qu’à partir du 1er septembre 2022, un audit énergétique devra être réalisé préalablement à la mise en vente des maisons ou des immeubles classés F ou G au diagnostic de performance énergétique, ce qui devrait permettre à la start-up, forte de sept associés et quatre salariés à temps plein, de gagner en notoriété, autant du côté des agences immobilières que des particuliers.