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Santé : X-Pressure lance sa technologie de détection de l’hydrocéphalie

Innovation. La medtech toulousaine, qui avait effectué une levée de fonds de 4,5 M€ en 2023, va présenter sa technologie de détection de l’hydrocéphalie au congrès international « Hydrocephalus » au Japon en septembre prochain. Les capteurs et l’application qui composent cette technologie seront commercialisés en 2025 aux États-Unis et en 2026 en Europe.

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Photo de Pierre-Edouard de Lamy et Éric Schmidt
Pierre-Edouard de Lamy et le docteur Éric Schmidt, les cofondateurs de X-Pressure, prévoient d’implanter leur technologie de détection de l’hydrocéphalie aux États-Unis dès 2025. (© Esther Joly)

X-Pressure annonce la présentation officielle de sa technologie de détection de l’hydrocéphalie par ponction lombaire, en septembre, lors du congrès international « Hydrocephalus » à Nagoya, au Japon. La medtech toulousaine a été créée en 2021 par le docteur Eric Schmidt, neurochirurgien-chercheur, et Pierre-Édouard de Lamy, auto-entrepreneur attiré par le domaine de la santé.

Installée au sein du Village by CA, sur les allées Jules Guesde, la pépite annonce la commercialisation de son dispositif innovant capable de détecter l’hydrocéphalie chez les patients atteints de troubles neurologiques par ponction lombaire pour le quatrième trimestre 2025 aux États-Unis et le quatrième trimestre 2026 en Europe.

Détection par ponction lombaire

L’hydrocéphalie est une pathologie qui résulte d’une accumulation anormale du liquide cérébro-spinal, ce qui comprime le cerveau et la moelle épinière. Chez les personnes âgées, elle est responsable d’une perte d’autonomie considérable qui oblige les malades à être hospitalisés. Elle peut aussi conduire à des troubles de la marche, une incontinence urinaire des démences.

L’hydrocéphalie chronique touche 4% des gens de + 65 ans et 10% des gens de plus de 80 ans : 500 000 personnes en France (source National Library of Medicine). « Diagnostiquer en amont permet de reculer la perte d’autonomie de cinq ans. Grâce à notre dispositif, nous allons permettre aux gens de bien vieillir, chez eux et en autonomie », explique Pierre-Édouard de Lamy.

La technologie développée par X-Pressure est basée sur deux outils. D’abord un capteur, capable de se fixer sur n’importe quelle aiguille de ponction lombaire, et une application mobile qui permet d’accéder aux résultats des analyses. L’application intègre une intelligence artificielle (IA), qui, grâce à l’apprentissage automatique, emmagasine tous les résultats pour les comparer entre eux. Cela permet d’acquérir de plus en plus de connaissances et ainsi de pouvoir diagnostiquer de plus en plus de gens.

Démonstration du dispositif X-Pressure
La technologie développée par la start-up X-Pressure est composée de deux outils. D’abord un capteur, adaptable à tout type d’aiguille de ponction lombaire puis une application, qui permet aux médecins d’étudier les données fournies par le capteur. (© X-Pressure)

Suite à 20 années de recherche, le docteur Eric Schmidt, neurochirurgien-chercheur au CHU de Toulouse, a créé un premier outil de détection de l’hydrocéphalie. Cet appareil a d’ailleurs permis de diagnostiquer plus de 2 000 patients au sein de plusieurs hôpitaux de la région (le Centre hospitalier intercommunal des vallées de l’Ariège, mais aussi les hôpitaux de Béziers, Perpignan, Cahors et Auch).

Le nouveau procédé, développé par X-Pressure, est plus facile d’utilisation et a pour but « de démocratiser l’utilisation d’un dispositif de détection dans tous les territoires, explique Pierre-Édouard de Lamy. Nous voulons créer une technologie qui puisse être utilisée par les gériatres, les neurologues, les neurochirurgiens et les pédiatres, pour que les personnes qui souffrent d’hydrocéphalie soient diagnostiquées et puissent être soignées plus vite. »

2 M€ dédiés à l’industrialisation

Il aura fallu deux ans de R & D pour développer le capteur et l’application, et une levée de fonds de 5,6 M€ au total, réalisée auprès d’Irdi Capital Investissement, M Capital, plusieurs business angels et Bpifrance. Dans ce budget, 2 M€ sont dédiés uniquement à l’industrialisation du dispositif et à la conception de l’application, des tâches confiées à des sous-traitants tels que l’entreprise de plasturgie Infiplast à Oyonnax, dans l’Ain.

Le coût du produit fini est partagé en deux parties : « D’abord le capteur à usage unique qui vaudra une centaine d’euros, puis l’application qui sera accessible grâce à un abonnement », explique Pierre-Édouard de Lamy. « Nous allons recruter six personnes pour poursuivre la R&D afin de livrer une nouvelle version, encore plus élaborée du produit. »