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Scop & Co : le conseil en ingénierie nouvelle génération

Ingénierie. Pour se faire une place sur le marché du conseil en ingénierie, la jeune coopérative mise sur sa singularité.

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L'équipe de Scop&co
Florian Brunel, Romain Cavalié, Lucas Cambra et Edouard Marix. (Crédit : SCOP&CO)

Romain Cavalié, Édouard Marix, Lucas Cambra et Florian Brunel sont les cofondateurs de Scop & Co, première coopérative de conseil en ingénierie d’Occitanie. Les quatre néoentrepreneurs se sont lancés dans l’aventure en février 2022, pour les deux premiers à la suite d’une formation en école de commerce et d’une expérience de manager dans un grand groupe hôtelier et chez l’un des leaders mondiaux des produits de consommation courante, et, pour les deux autres à l’issue d’un parcours d’ingénieur et de consultant. C’est à Toulouse, à la fin des années 2010, chez l’un des leaders du conseil en ingénierie que le quatuor s’est formé.

L’HUMAIN AU COEUR

« Nous aimions chacun beaucoup notre métier autour de l’humain, du recrutement, du management d’équipes de consultants, du développement de partenariats. Mais nous pensions que nous pouvions nous épanouir de façon beaucoup plus forte, se remémore Édouard Marix, notamment en gardant, sur le long terme, les relations qu’on construisait, soit avec nos consultants, soit avec nos clients. Or, nous estimions que dans un grand groupe où vous êtes objectivés uniquement sur la rentabilité à court terme, ça n’apparaissait pas comme prioritaire. Cela a généré chez nous beaucoup de frustration et l’envie de rejoindre séparément des structures à taille humaine. Malheureusement, même dans des sociétés de conseil plus petites, chacun de nous a pu faire le constat que le critère de rentabilité restait le principal moteur, si ce n’est le seul. »

PROXIMITÉ

Fort de ce constat, les quatre trentenaires décident il y a un an de créer leur propre société de conseil et optent pour le statut coopératif. « La forme juridique de Scop écrit noir sur blanc le projet d’entreprise dans lequel nous croyons. Il est lisible par tout le monde, ce qui signifie que les gens qui y adhèrent nous rejoignent pour des années. Il ne peut pas y avoir de mauvaise surprise en chemin, ni de frustration née d’une incompréhension entre le projet d’entreprise et ce que les gens vivent au quotidien », détaille Édouard Marix.


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Scop & Co propose des prestations intellectuelles de conseil en ingénierie et recrute pour ce faire, en CDI, des consultants ingénieurs qui interviennent auprès de clients uniques ou multiples, de manière ponctuelle, pour répondre à leurs problématiques, dans différents domaines : R & D, bureau d’études en mécanique, électronique, mécatronique, etc. ; performance organisationnelle (gestion de projet, amélioration continue, qualité) ; digitalisation (développement, infrastructures système et réseaux).

Et dans différents secteurs : aéronautique, ferroviaire, automobile et tertiaire. « Pour l’heure, nous sommes non spécialisés, poursuit Édouard Marix. L’idée est d’être rejoint par des experts techniques. Ce sont eux, ensuite, qui construiront le deuxième étage de la Scop en bâtissant des pôles de compétence en fonction des besoins de nos partenaires. »

DONNER DU SENS

La jeune Scop, qui compte déjà une dizaine de consultants et une petite demi-douzaine de clients, travaille aussi bien pour de grands groupes que pour de petites structures. « C’est même la vocation de Scop & Co. Nous avions l’habitude, lorsque nous étions salariés de sociétés de conseil, de travailler uniquement pour de grandes entreprises établies.

Or, dans le tissu local, en Occitanie – puisque c’est la limite géographique que nous nous donnons, bon nombre de PME ou d’associations ont des besoins de conseil en ingénierie mais ne sont pas visibles par les grosses sociétés de conseils. Notre volonté, dans les prochaines années, est de tisser plus de liens avec cet écosystème, car notre objectif n’est pas d’entrer dans une course à la rentabilité en travaillant uniquement avec des grands groupes et de faire du volume pour faire du volume. Notre ambition est de donner du sens au travail, de répondre aux aspirations de nos futurs salariés associés, à savoir de pouvoir travailler dans des sociétés partenaires différentes sur des projets différents. C’est ça aussi, le projet de la Scop. »

Loin d’être un frein le statut coopératif est en fait un atout. « Durant toute l’année dernière, nous avons fait un travail d’explication du modèle de Scop auprès de notre réseau et de nos éventuels partenaires, ajoute Édouard Marix, et les retours ont été très positifs. Du côté clients, il y a ce besoin de travailler avec des gens épanouis dans leur travail, qui mettent plus de sens dans ce qu’ils font au quotidien, qui restent longtemps sur les missions et côté consultants, c’est le sentiment d’apporter sa pierre à l’édifice dans une création d’entreprise où le consultant aura le même poids que les fondateurs du projet. »

De fait, Scop & Co attire aussi bien de jeunes consultants « qui ont besoin de sens » que des consultants seniors « qui voient dans le projet de la Scop un tremplin pour leur carrière », les seuls critères de recrutement étant « les compétences et la volonté de participer au projet ».

« Nous sommes très attractifs pour des consultants en quête de sens et de liberté, confirme Lucas Cambra. La clé du succès, c’est la Scop : elle crée un collectif où l’on peut être écouté, où le nous est plus important que le je. » Fort de ces premiers contrats, Édouard Marix se dit très confiant dans le développement de Scop & Co : « cela permet d’être très serein pour l’avenir. Nos clients voient dans la coopérative tous les avantages d’une société de conseil avec tous les intérêts de la Scop, à savoir la possibilité de construire une relation plus profonde et durable. » Les quatre fondateurs tablent sur le recrutement d’une quarantaine de consultants, d’ici 2025.