Spiruline : la passion d’Éric Constans
Alimentation. La spiruline reste encore mystérieuse, même si l’OMS y voit déjà l’aliment du XXIe siècle. À Montauban, Éric Constans s’est lancé dans la culture de la spiruline grâce à ses enfants. Sa façon de travailler est particulièrement innovante. Il entend bien pousser les recherches autour de cet aliment à haut-potentiel.
Si on vous dit spiruline, vous pensez à algues microscopiques ? « Pas du tout, nous répond instantanément, Éric Constans, le fondateur de l’entreprise Spiruline de Montauban, c’est une cyanobactérie qui se développe dans l’eau. » Sa culture, sous serre, dans des bassins est assez délicate, elle demande beaucoup de surveillance. La récolte s’effectue d’avril à octobre. C’est l’aliment le plus complet connu sur terre, riche en fer, en protéines… La spiruline contient une très grande diversité de nutriments. Elle est consommée en cure par de nombreux sportifs, végétariens… L’amour d’Éric Constans pour la spiruline est né en même temps (ou presque) que ses enfants, des jumeaux. « En 2015, mon épouse, enceinte, accusait de sérieux déficits en fer. Je cherchais une solution naturelle. En fouillant un peu, je découvre la spiruline et ses bienfaits. J’ai trouvé un producteur et on a essayé. Le résultat a été quasi-immédiat. En deux semaines, elle se sentait beaucoup mieux. »
FAIRE DE LA RECHERCHE AUTOUR DE LA SPIRULINE
Éric Constans a alors commencé sérieusement à s’intéresser à la spiruline. Il s’est documenté pendant plus d’un an puis a lancé son entreprise en 2016. Il ne partait pas de rien, exploitant agricole, il possédait déjà de sérieuses connaissances en agriculture. Faire de la recherche autour de la spiruline, c’est l’objectif d’Éric Constans, l’aquaculture est une autre forme d’agriculture. « Je veux développer toutes les applications autour de la spiruline. Quand j’ai vu que la marque Haribo utilisait de la spiruline pour colorer ses schtroumpfs, je me suis dit qu’on pouvait aller plus loin. »
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En 2020, le fondateur embauche une ingénieure en biotechnologie avec l’idée de disséquer la spiruline, de se servir de toutes les molécules pour les cosmétiques ou l’alimentaire… « On peut la décliner sous toutes les formes, seule contrainte, il ne faut pas la chauffer. » C’est ainsi qu’Éric Constans a lancé la spiruline liquide, des barres de fruits, des pâtes, du taboulé… Il a fondé une seconde marque, In Spiru, pour éviter de mélanger les deux circuits de distribution. Ses ventes ont décollé grâce aux barres fruitées : 40 000 vendues en circuit court, à la ferme.
LE SAVIEZ-VOUS ? LA SPIRULINE AIME LA MUSIQUE
Éric Constans est allé encore plus loin dans sa façon de cultiver. Il a tenté une expérience étonnante, accompagné par un énergéticien. Il a stoppé tout apport en nourriture à la spiruline et a choisi de diffuser de la musique dans ses serres. « Les résultats ont été immédiats. En cinq jours, on a vu le changement. Biologiquement, elle ne manque de rien, la spiruline se multiplie grâce à la chaleur de l’eau et la photosynthèse. À son origine, elle se développait dans des anciens cratères riches en fer et en magnésium. Elle n’était pas nourrie. » Son procédé interpelle, des élèves ingénieurs viennent s’informer sur sa méthode.
Un système qui pourrait être dupliqué, des tests sont en cours sur les arbres de l’exploitation familiale. Les ventes en ligne représentent 30 % du CA, 45 % à la ferme, viennent ensuite les épiceries. Les produits sont vendus dans toute la France pour un chiffre d’affaires moyen de 98 K€. Le fondateur produit plus d’une tonne de spiruline par an. Il refuse beaucoup de commandes : « je pourrais vendre quatre tonnes mais je ne veux pas cultiver en grosse quantité, je veux rester un artisan, la qualité est primordiale. »