Toulouse Tech Index : les start-up ont levé 42,5 M€ au 2e trimestre
Financement. Quatre entreprises portent les levées de fonds du deuxième trimestre. Si les montants sont en baisse par rapport au deuxième trimestre 2022, l’évolution est toutefois positive depuis le début d’année.
Quatre start-up toulousaines ont réalisé de belles levées de fonds au cours des trois derniers mois et affichent ainsi leur résilience face à l’effondrement global des grandes levées de fonds observé à l’échelle nationale.
C’est ce qu’indique, pour le 2e trimestre, le Toulouse Tech Index (TTI) initié par la French Tech Toulouse en 2020. Le montant global levé s’élève à 42,5 M€. Un chiffre en recul par rapport au deuxième trimestre 2022. Pour autant, sur le premier semestre 2023, l’évolution est positive. Une petite victoire dans un contexte national où les investissements sont moins conséquents et les choix plus raisonnés.
Les pépites toulousaines ont ainsi récolté au total plus de 147,5 M€ de fonds depuis le début d’année, soit un montant plus élevé qu’aux premiers semestres2022 et 2021, celle-ci ayant été une année record pour l’écosystème toulousain avec 353,2 M€ levés en Haute- Garonne. « À l’instar de 2022 et du premier trimestre 2023, les levées de fonds actuelles sont des investissements de série A, donc des premières levées de fonds de plus en plus qualifiées sur des entreprises en phase de croissance. C’est la force de notre écosystème toulousain, dense et abouti, qui nous permet de rester très optimistes pour cette année 2023. Malgré la baisse nationale des levées de fonds, nous voyons à Toulouse émerger des belles pépites et ce dans des secteurs variés, notamment dans les technologies et l’aéronautique », explique Frédérick Roques, vice-président finance de la French Tech Toulouse, directeur financier de Genoskin.
Eyelights en tête de liste
Parmi les start-up de la Ville rose qui ont suscité l’intérêt des investisseurs le trimestre dernier, figure EyeLights qui a bouclé la plus importante levée de fonds chiffrée à 20 M€, auprès notamment du fonds de capital-risque dédié à la mobilité durable Shift4good, Bpifrance via le Fonds Avenir Automobile 2 et le fonds EIC, véhicule d’investissement deeptech de la Commission européenne.
Aster, Breega Capital, FK Group, et Techstars, ont également participé au tour de table. Pour rappel, la pépite toulousaine créée en 2016 et forte de 23 salariés, a mis au point un pare-brise à réalité augmentée et affichage tête haute pouvant s’installer sur n’importe quel type de casque de moto. Cette opération financière devrait ainsi lui permettre de se diversifier dans l’industrie automobile avec le déploiement industriel de sa technologie de réalité augmentée chez les constructeurs auto et moto et ainsi révolutionner le cockpit du futur.
C’est au CES 2022 de Las Vegas qu’EyeLights a dévoilé le premier pare-brise à réalité augmentée industrialisé dans un véhicule de série, en partenariat avec le leader Japonais AGC. La société a également signé un contrat de développement avec Renault et planche sur le futur de l’interface homme machine automobile. Sa technologie est actuellement adoptée par d’autres constructeurs, notamment le leader mondial japonais.
« La réalité augmentée répond à deux enjeux fondamentaux dans la mobilité : l’amélioration de la sécurité active des conducteurs, en gagnant de précieuses secondes d’attention sur la route et la réduction de l’empreinte carbone des écrans. Faire des écrans de plus en plus grands est un danger écologique, chaque écran coûtant plusieurs centaines de kilos de CO2 à produire. Nous sommes fiers de pouvoir accélérer l’industrialisation de notre technologie chez les constructeurs en tant que nouvelle interface homme machine. Le standard a d’ailleurs été officialisé par BMW au CES 2023. C’est un marché à plus de 30 Mds$/an qui vient d’être lancé », rappelle Romain Duflot, cofondateur et PDG d’EyeLights dans un communiqué.
La start-up Look-Up Space, spécialisée dans la surveillance spatiale, arrive quant à elle en deuxième position grâce à une levée de fonds de 14 M€, dont 7M€ auprès des fonds Cosmi-Capital et MIG Capital et la société d’investissement Geodesic Expension.
Les 7 M€ restants proviennent de financements publics dont le projet France 2030. Fondée il y a à peine un an par l’ancien commandant de l’espace, le général Michel Frieding, la start-up est en lice pour devenir la championne française du New Space. Son objectif est de développer d’ici la fin de l’année prochaine un réseau de plusieurs radars destinés à prévoir les menaces de collisions posées par les débris spatiaux et la prolifération de satellites dans les outremers et ainsi de surveiller l’orbite basse via une plateforme qui fusionnera les données.
Deux autres pépites toulousaines ont également bénéficié d’une opération financière : la medtech X-pressure, à hauteur de 4,5 M€ (voir l’article dans notre édition du 10 au 16 juillet 2023) qui développe un dispositif pour mieux identifier les cas d’hydrocéphalie et Hinfact, à hauteur de 4 M€, qui conçoit depuis 2018 des solutions logicielles afin d’optimiser la formation des pilotes. Une nouvelle étape qui devrait lui permettre de booster la commercialisation et la diversification de sa technologie à d’autres secteurs. On attend désormais le résultat au troisième semestre. À qui le tour ?