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Vrac’n Co, le pro du vrac

Commerce. Vrac’n Co, né dans la pépinière de Montauban, propose aux néo-commerçants de concevoir une offre autour du vrac. Les fondateurs de l’entreprise, entendent donner un nouvel élan à ce format de distribution. Démonstration le 30 janvier avec un premier salon professionnel à Montauban.

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Vrac'n Co
Nouveau mode de consommation, le vrac est en plein essor. (Crédit : MIKAEL CADIOU)

Zéro déchet, réduction des emballages, montée en puissance des circuits courts… Autant de paramètres qui animent Marie Castagné-Lecoindre et Philippe Audard. Ils ont créé Vrac’n Co pour aider les commerçants indépendants à se structurer et à se démarquer dans l’univers du bio. « Les magasins de vrac sont relativement nouveaux dans le paysage commercial, explique Philippe Audard. En 2019, 30 % des porteurs de projets étaient en reconversion. On faisait trois ouvertures par semaine. » La vague est un peu retombée après la Covid et les magasins qui ont survécu sont ceux qui se sont positionnés comme des commerces de proximité, au-delà de la simple notion du 100% bio ou vrac. Philippe Audard en est persuadé, le commerce de proximité fait un retour en force. Il offre une vraie qualité d’accueil. « Ce qui fera la différence c’est la relation humaine, on prend le contre-pied de l’achat anonyme ». Vrac’n Co s’inscrit dans la lignée de la grande distribution qui a remis en place des rayons de produits biologiques, réduit ses surfaces de vente et créé du lien avec les producteurs locaux en installant des corners de produits locaux.

SOUTENIR LES INITIATIVES

« Ce qui m’a le plus marqué, c’est le changement d’état d’esprit dans les filières bio ces dernières années. On est parti d’une démarche militante pour glisser vers une démarche plus commerciale. On a voulu s’aligner sur la grande distribution, on y a perdu notre ADN. » Philippe Audard n’a pas peur de monter au créneau, il connaît bien le monde agricole et le commerce : « je suis fils d’agriculteurs du Tarn-et-Garonne. J’ai ouvert ma première épicerie bio à l’âge de 27 ans, j’ai accompagné cette filière de manière transversale et suivi son évolution. »


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Membre fondateur de Biocoop, il a lancé des sites d’ecommerce, travaillé avec de grandes coopératives telles que Qualisol qui souhaitaient passer au bio. Vrac’n Co est une centrale d’achat, elle va négocier en direct avec les fournisseurs. « Un épicier n’a pas le temps d’aller chercher de nouveaux produits. On va aider de petits commerçants à développer leurs services en milieu rural. C’est ce qui fera la différence. On a réinstallé des épiceries dans des villages déserts. Des mairies nous contactent pour relancer le commerce. »

UN NOUVEAU VIRAGE POUR L’ENTREPRISE

Philippe Audard
Philippe Audard (au centre) et son équipe. (Crédit : DR)

Vrac’n Co semble avoir bien identifié les besoins des consommateurs, le chiffre d’affaires de l’entreprise a progressé de 15% lors du dernier exercice pour atteindre les 200 K€. Pas de doutes pour Philippe Audard, les formats XXL de supermarchés vont laisser place à un maillage de commerces de détail. Outre l’aménagement et l’équipement d’un magasin, l’entreprise propose des formations qualifiantes prises en charge par les opérateurs de compétences (Opco). Son terrain de jeu couvre toute la France, 200 magasins sont aujourd’hui affiliés. Le commerçant adhérent paye 216 € par an pour avoir accès à l’accompagnement à l’ouverture, aux préconisations à l’assortiment du magasin.

L’objectif est de monter en puissance. Trois salariés et deux alternants travaillent à temps plein dans l’entreprise. Des recrutements sont prévus. « On va entamer cette année une nouvelle approche avec des salons régionaux, le premier du genre sera à Montauban le 30 janvier. Les producteurs mais aussi des spécialistes du vrac ainsi que des équipementiers viendront proposer leurs produits à nos adhérents », conclut Philippe Audard.