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Wefight vise le marché américain

Santé. La start-up montpelliéraine, Wefight, qui a bouclé l’an dernier une importante levée de fonds de 10 M€, continue son expansion à l’international. Elle a d’autres projets dans les cartons.

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Wefight vise le marché américain
Benoît Brouard et Pierre Nectoux, cofondateurs de Wefight (Crédit : DR)

La medtech Wefight, qui développe un assistant virtuel afin d’améliorer le suivi de patients atteints de maladies chroniques et de cancers (sein, prostate et poumon), affiche de belles ambitions notamment en outre-Atlantique. Créée en 2017 Benoît Brouard, ancien pharmacien des hôpitaux et Pierre Nectoux, ingénieur diplômé de l’école Centrale, la pépite, a pour ambition de fournir des informations médicales et des informations axées sur la « qualité de vie » aux patients, tout au long de leur parcours de soin, via un outil facile et simple d’accès.

« Notre outil doit être en capacité de détecter une mauvaise prise en charge du patient afin de le sensibiliser et l’inciter à consulter un praticien spécialiste »

« Nous avons développé nos propres algorithmes de compréhension du langage. Vik comprend donc les questions des utilisateurs afin de leur fournir la réponse la plus adaptée. Vik personnalise ses réponses par rapport à l’historique du patient. Cependant, les données sont stockées de manière anonyme dans des serveurs en France agréés pour l’hébergement de données de santé », explique Benoît Brouard, CEO de Wefight.

Présence mondiale

Après une première version dédiée aux patientes atteinte du cancer du sein lancée en octobre 2017, Wefight a réalisé une première levée de fonds de 2 M€ afin de dupliquer son outil à d’autres champs thérapeutiques et de s’étendre sur le marché français. Pari réussi. Forte de ce succès, la start-up a bouclé un deuxième tour de table, en 2021, de 10 M€, ce qui lui a permis, cette fois, de partir à l’assaut du marché international. Parmi les nouveaux investisseurs figurent notamment un fonds allemand Digital Health, et le fonds français Impact Partners. Cette opération financière lui a donné à la medtech une véritable impulsion puisqu’elle est désormais présente en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Amérique Latine et plus récemment aux Moyen Orient, dont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.


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« Notre cible prioritaire reste l’Europe, notamment la France et l’Allemagne, les deux plus importants marchés européens en termes de santé, et les États- Unis qui représentent le plus gros marché mondial. Nous projetons d’ailleurs l’ouverture de bureaux Outre-atlantique », précise Benoît Brouard. À l’heure actuelle, Wefight a lancé 42 applications à travers 15 pays, couvrant 18 pathologies (maladies chroniques ou cancers, et recense près 500000 utilisateurs dans le monde.

« Nous adressons une quinzaine de pathologies, afin de répondre aux différentes questions des patients lors des différentes phases d’une maladie. Nous entendons nous concentrer sur l’existant mais il n’est pas exclu que nous ajoutions des pathologies à notre assistant virtuel d’e-santé Vik, comme le diabète. Nous travaillons également sur le développement d’une version web pour une sortie prévue à l’horizon 2023. L’objectif de ce nouveau canal est de rendre l’outil plus accessible, lequel sera notamment dédié à du partage d’expériences, à du contenu spécifique, etc. », indique-t-il.

ERRANCE THÉRAPEUTIQUE

Parmi les axes de développement de la start-up figure l’expansion d’une nouvelle offre autour de l’errance thérapeutique, mise sur le marché depuis un an. « Notre outil doit être en capacité de détecter une mauvaise prise en charge du patient (un traitement, un diagnostic qui ne répond pas à la sévérité de la maladie du patient) afin de le sensibiliser et l’inciter à consulter un praticien spécialiste. Ce passage à l’action représente une vraie évolution. Faisant de la lutte contre l’errance thérapeutique notre mission, nous entendons sensibiliser 2 millions de Français sur le sujet des maladies chroniques d’ici 2024. Notre objectif est de sortir 80 000 patients chroniques de l’errance thérapeutique sur cette période », pointe Benoît Brouard. Pour ce faire, la pépite s’est rapprochée d’acteurs médicaux spécialisés en télémédecine tels que l’application française Maiia ou encore, doctor.com aux États-Unis, « ce qui permet de faire une télé-consultation facilement à travers Vik ».

Forte désormais de 70 collaborateurs, après avoir doublé ses rangs l’année passée, l’entreprise, dont le siège est basé au Business Innovation Center de Montpellier, entend accentuer sa crédibilité scientifique et médicale. « Nous mettons en place des études de validation avec des partenaires hospitaliers en vue de valider des hypothèses et de réduire l’errance thérapeutique des patients. Nous constituons actuellement le groupement d’experts qui se veut international. » En attendant, Wefight, qui double son chiffre d’affaires chaque année depuis sa création, a répondu à un appel à projet dans le cadre plan Innovation santé 2030. À suivre.