Hommes et chiffres

Avenir durable pour les entrepreneurs de l’alimentation

Alimentation. Avec Première Graine, Juliette Consola a créé un parcours dédié aux entrepreneurs de l’alimentation durable à Toulouse.

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Juliette Consola
Juliette Consola (Crédit : DR)

Après un parcours de 12 ans entre la sphère privée et publique dans le domaine de l’alimentation durable, c’est en 2017 que le déclic opère pour Juliette Consola, fondatrice du cabinet de conseil en création d’entreprise et RSE, Première Graine. « De retour à Toulouse, cette année-là, j’accompagnais les porteurs de projet en agriculture et agroalimentaire à travers une plateforme de financement participatif. Mais leur besoin allait bien plus loin que l’obtention d’aides financières. Il y avait clairement un trou dans la raquette à Toulouse à ce niveau-là. En parallèle, sachant que 75% des Français veulent consommer durable et locale, j’ai constaté que l’offre ne suivait pas, alors que le territoire occitan bénéficie de nombreuses ressources. C’est pour ces raisons que je me suis lancée dans cette aventure », explique l’ancienne coordinatrice de la chaire In’FAAQT au sein de l’ Institut régional de la qualité alimentaire d’Occitanie (Irqualim).

L’objectif d’un accompagnement complet

Un défi qui n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais l’entrepreneuse n’en démord pas. « Il y a des enjeux liés à chaque secteur, le régime agricole n’a pas les mêmes contraintes que le régime agroalimentaire. » Juliette Consola connaît, ainsi, les nombreux rouages pour épauler les porteurs de projet dans une reconversion ou une évolution dans leurs métiers. « Il peut s’agir des métiers de la restauration, d’une boutique spécialisée dans le zéro déchet, de changer le mode de distribution, etc. À travers mon activité, je propose un suivi à la carte de trois à huit mois avec des modules plus adaptés pour la recherche de financements, mais aussi pour le reste. J’aide les porteurs de projet à bousculer leurs idées et à concevoir un business model qui intègre par exemple la RSE, laquelle peut apporter jusqu’à 65% de gain de compétitivité et 53 % de nouveaux marchés en plus, assure-t-elle. Nous faisons aussi une cartographie des process, un audit global, un calcul de l’empreinte écologique du business plan, etc. Il s’agit d’émettre une stratégie sur le long terme, d’expliquer les nouvelles lois telles que la loi anti-gaspillage avec l’objectif zéro plastique à usage unique en 2040 et de trouver des solutions, d’inclure en marge une nouvelle gouvernance, etc. Je mets aussi à profit mon carnet d’adresses national que ce soit sur le plan institutionnel ou privé, mais avec une spécificité territoriale sur laquelle je souhaite me concentrer. L’Occitanie représente pour moi le premier vivier d’expérimentation. »


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En vue d’un accompagnement complet, la consultante s’est également rapprochée de partenaires comme des juristes d’entreprise spécialisés de l’ESS, des experts-comptables ou des coachs en repositionnement professionnel. « Il est indispensable d’orienter les porteurs de projet vers d’autres spécialistes complémentaires », souligne-t-elle. À moyen terme, Juliette Consola espère conclure des partenariats avec des organismes de formation et mettre également les élus locaux au diapason pour « désacraliser » le domaine de l’alimentation durable et les former en ce sens. Plus largement, la professionnelle entend aussi transformer son activité en couveuse, la première en Occitanie dédiée à ce secteur. Dans un premier temps, un collectif devrait voir le jour cet automne.