Hommes et chiffres

Paxilia améliore l’efficacité de la télésurveillance grâce à l’IA

Innovation. Mohamed Haijoubi a développé une solution logicielle qui permet, grâce à l’IA, d’améliorer l’efficacité de la télésurveillance.

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Photo de Mohamed Haijoubi
Mohamed Haijoubi (Crédit : PAXILIA)

Le Covid-19 a parfois eu d’heureuses conséquences. Cela a été le cas pour Mohamed Haijoubi, le fondateur de Paxilia, une entreprise toulousaine, créée en mars 2022, qui développe des systèmes de sécurité et de vidéosurveillance basés sur l’intelligence artificielle.

Chômage partiel oblige, la pandémie a contraint l’ingénieur en traitement d’image et IA chez Safran à rester de longs mois à la maison. Et plutôt que de regarder la télé, l’ingénieur s’est mis à coder.

« Je suis parti d’un cas d’usage, une problématique rencontrée sur mon lieu de travail. Chaque soir en partant, il faut en effet s’assurer qu’aucune fe - nêtre ne reste ouverte. Sinon, un simple coup de vent peut déclencher l’alarme. J’ai commencé à travailler sur ce sujet, en attendant la reprise d’activité. »

Au bout de quelques semaines, une solution a émergé conduisant Mohamed Haijoubi à envisager sérieusement la création d’une start-up. Une rapide étude de marché l’a convaincu : les sociétés de télésurveillance sont en effet confrontées de manière récurrente au problème des fausses alertes.

C’est cette problématique qu’adresse le logiciel d’analyse d’image par l’IA développé par Paxilia. Une solution « standard » qui fonctionne quel que soit le type de caméra, et qui s’intègre en quelques minutes au logiciel de ces clients, les sociétés de télésurveillance.


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« Notre client actuel (un important groupe français de télésurveillance, NDLR) reçoit chaque année plus de trois millions d’alertes d’intrusion, dont 98% sont classifiées comme de fausses alertes », précise Mohamed Haijoubi.

Or les levées de doute à distance qu’elles nécessitent représentent un coût financier important pour ces acteurs. L’analyse par l’IA des images issues des caméras de télésurveillance permet en temps réel de détecter les fausses alertes déclenchées par le passage d’un animal, le vent ou même la pluie.

Ce travail de filtrage « valorise le travail humain », réduit les « facteurs de stress » et rend les opérateurs « plus productifs », assure-t-il.

Mohamed Haijoubi a été accompagné pour la création de sa start-up par les Déterminés et l’IoT Valley, avant de rejoindre le programme d’incubation Tremplin de la French Tech Toulouse.

Il souhaite étoffer son équipe avec le recrutement d’un commercial et, d’ici l’année prochaine, de deux développeurs supplémentaires.

Le chef d’entreprise a, en effet, d’autres idées pour étoffer sa palette de solutions fondées sur l’analyse des données collectées par la vidéosurveillance.

« Elle permet, par exemple, d’ajuster le nombre de rondes ou le nombre d’agents de sécurité nécessaire par site ou encore de détecter des comportements suspects. Elle permettrait également aux collectivités d’optimiser l’éclairage des lieux publics (salles de sport, parcs, rues.) ou bien de prédire à quel moment changer le revêtement d’une rou - te, etc. » Autant de développements à venir.