Aline Orsini
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Aline Orsini

Communication 2.0

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Photographie d'Aline Orsini
Aline Orsini. (Crédit : DR)

La communication digitale n’a aucun secret pour Aline Orsini. Née en 1992 à Toulouse, la jeune femme est aujourd’hui community manager indépendante et influenceuse sur Instagram. « En tant que community manager, je suis chargée de la gestion des réseaux sociaux des entreprises avec lesquelles je collabore. Je crée des contenus que j’illustre avec des photos et des vidéos », explique-t-elle. Un savoir-faire qu’Aline Orsini exerce depuis la création de sa micro-entreprise en 2019.

Pour autant, cette entrepreneuse n’a pas toujours baigné dans la communication digitale. Après une licence de biologie qu’elle a interrompue au bout de deux ans, elle se dirige vers la filière des sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), spécialisée dans la préparation physique. « Je me suis rendu compte que les débouchés étaient faibles, alors j’ai choisi de me réorienter » , confie Aline Orsini. C’est donc sur les conseils d’une proche qu’en 2017, elle s’oriente vers un master en communication digitale.

« Il y a quelques années, personne en France ne savait en quoi consistait le métier de community manager.

« Les États-Unis étaient bien plus en avance dans ce domaine » , explique Aline Orsini. Une profession de communicante qu’elle combine avec l’influence. Également connue sous le pseudonyme « Alinementvotre », Aline Orsini a fait ses débuts d’influenceuse sur Instagram également en 2017. Elle obtient rapidement son premier partenariat avec une marque de montres belge. La Toulousaine effectue sa dernière année de master en communication digitale. Suite à l’obtention de son diplôme en 2018, elle intègre l’agence de communication Anouk Déqué, dans laquelle elle travaille en tant que community manager : elle gère les réseaux sociaux d’entreprises, en particulier sur Instagram.

C’est durant cette année qu’elle décide de créer sa micro-entreprise de community manager. Elle cumule ainsi deux professions jusqu’à devenir indépendante dès 2019. La voici devenue community manager à son compte à l’heure où la pandémie de Covid 19 surgit. « Lorsque la pandémie a commencé, les commerces ont dû se tourner vers le numérique. J’ai donc pu organiser mon travail de façon à répondre aux nouvelles exigences imposées par les confinements », explique Aline Orsini. Durant cette période, la communicante voit ses demandes de partenariat bondir. Pour autant, pas question d’accepter n’importe quelle proposition.

PARTAGER DES VALEURS COMMUNES

Le métier de community manager présente des caractéristiques bien particulières selon Aline Orsini : « Le message de présentation est le premier critère. Si j’estime qu’il ne correspond pas à mes valeurs, alors je refuse immédiatement. Pour qu’il y ait collaboration, l’entreprise et moi même devons partager des valeurs communes. Pour cela, je me renseigne sur l’histoire de la société, le fondateur, et la conception des produits », explique la Toulousaine. Des produits issus des secteurs de la mode, de la décoration, de la beauté et de l’art de vivre. Aline Orsini a, par exemple, collaboré avec le concepteur de piscine Portelli à Toulouse en tant que community manager. Les tarifs de la communicante varient en fonction du contenu rédigé et du temps passé à réaliser les publications.

S’agissant de son travail d’influenceuse, la jeune femme est tout aussi exigeante quant aux produits que les entreprises lui proposent. Et même si c’est une activité digitale en vogue, l’organisation n’en est pas moins importante.

« Il faut comprendre la stratégie digitale et s’adapter à son temps. »

« Les publications sont créées en fonction des périodes de l’année et des moments de la journée. Pour cela, il faut adopter une stratégie de communication en fonction des temps forts. D’autant que les réseaux sociaux sont très chronophages. Il faut donc bien connaître l’algorithme et savoir gérer les commentaires », explique Aline Orsini.

À cette stratégie s’ajoutent aussi la veille et surtout la responsabilité que l’influence confère. Très vigilante sur ce point, Aline Orsini insiste sur le fait que développer une activité d’influence ne s’improvise pas. « Le danger est de créer un personnage qui ne nous corresponde pas. Rester soi-même est la meilleure option pour faire de l’influence, et il ne sert strictement à rien de vendre du rêve juste pour le plaisir d’en mettre plein la vue sur les réseaux sociaux. Le sujet que l’on propose doit nous passionner avant tout », explique la communicante.

VIVRE DE L’INFLUENCE ?

Aline Orsini, pour sa part, a choisi de se spécialiser dans la mode et l’art de vivre. Elle a, par exemple, collaboré avec la marque de prêt-à-porter toulousaine Barbe & Cie en octobre 2021, et avec une célèbre marque d’électroménager en 2018. « Il faut également garder à l’esprit que l’activité d’influence permet de capitaliser sur une activité annexe. Les gros influenceurs peuvent vivre de leur activité. Ce n’est pas mon cas », ajoute Aline Orsini.

Une des raisons pour laquelle la communicante toulousaine voulait à tout prix un diplôme et une profession à part entière. « Même si on a à l’esprit l’image de la téléréalité lorsqu’on évoque l’influence, ces personnes ne représentent pas la majorité des influenceurs. La plupart des influenceurs travaillent comme vous et moi et font de l’influence en parallèle », précise Aline Orsini. Une mise en garde qui se veut rassurante, en particulier auprès des jeunes utilisateurs abonnés à des influenceurs sur les réseaux sociaux, et qui souhaitent se lancer dans cette activité. Pour l’heure, que ce soit en tant que community manager ou influenceuse, Aline Orsini a beaucoup d’autres projets qu’elle souhaite encore garder confidentiels.