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Rusalka fait son entrée au répertoire de l’Opéra national du Capitole

Art. A partir du 6 octobre, le compositeur tchèque Antonín Dvorak sera à l’honneur à l’Opéra national du Capitole de Toulouse avec l’entrée au répertoire de son chef-d’oeuvre lyrique, Rusalka

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Rusalka fait son entrée au répertoire de l'Opéra national du Capitole
Béatrice Uria-Monzon, intrigante Princesse étrangère dans Rusalka. (Crédit : DR)

Dès le 6 octobre, le compositeur tchèque Antonín Dvorak sera à l’honneur à l’Opéra national du Capitole, avec l’entrée au répertoire de son chef-d’oeuvre lyrique, Rusalka, « un enchanteur et énigmatique livre d’images », selon la formule de Christophe Ghristi, directeur artistique de l’Opéra national du Capitole. En 1900, Dvorak est devenu si célèbre que le jeune poète Jaroslav Kvapil n’ose pas lui soumettre son livret d’opéra, Rusalka. Pourtant, le compositeur est à la recherche d’un livret, mais Kvapil craint d’être éconduit par un maître réputé pour la rudesse de ses refus. Il fallut l’intercession d’Adolf Subert, directeur du Théâtre national de Prague, pour que Dvorak fût mis au courant du projet, qu’il accueillit avec enthousiasme.


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Le compositeur fera de ce conte de fées l’opéra favori du répertoire national, incarnant dans son personnage l’essence poétique et mythologique du peuple tchèque. Rusalka est fille de l’Ondin, maître des eaux. À l’écart de ses soeurs, elle languit pour le prince, un humain qui vient chaque jour se baigner dans le lac. Cette passion effraie l’Ondin, qui conseille à sa fille de consulter la sorcière Jezibaba. Celle-ci est prête à lui donner figure humaine, mais à de sévères conditions : Rusalka sera muette parmi les hommes, et si son amour échoue, elle sera maudite tout comme son bienaimé. Devenue humaine, elle touche le coeur du prince, qui la conduit en son château. Mais là, le mutisme de Rusalka tiédit l’ardeur du fiancé, qui se laisse bientôt séduire par une princesse étrangère.

De magnifiques interprètes réunis

Désespérée, la trop humaine ondine cherche refuge parmi les siens, qui la rejettent désormais. Ježibaba connaît un moyen de lever la malédiction : Rusalka devra poignarder le prince. Elle ne peut s’y résoudre, alors que le prince torturé par le remords vient la chercher. Lorsqu’il la supplie de l’embrasser, Rusalka le met en garde : ce baiser les tuerait. Ils disparaissent enlacés dans les eaux du lac, dans un ultime sacrifice rédempteur. C’est Frank Beermann qui assurera la direction musicale, à la tête du Choeur et de l’Orchestre national du Capitole, tandis que la mise en scène a été confiée à Stefano Poda. La magnifique soprano roumaine Anita Hartig chantera sa première Rusalka, de même que Béatrice Uria-Monzon sa première princesse étrangère.

On entendra également pour la première fois au Capitole le jeune ténor polonais Piotr Buszewski et le baryton-basse russe Aleksei Isaev. Pour célébrer cette entrée au répertoire, un week-end, les 7 et 8 octobre, est consacré à la découverte de cet immense compositeur qu’est Dvorak, ainsi que de la musique tchèque dont il est un des grands représentants. Au menu : les joyaux de sa musique de chambre, son oeuvre pour piano mise en regard avec celle de son grand ami Brahms et un voyage à travers les plus belles mélodies tchèques. De magnifiques interprètes seront réunis pour trois concerts : l’un des meilleurs violonistes français, David Grimal, le pianiste français Jonas Vitaud, et l’une des sopranos tchèques les plus célébrées, Katerina Knezikova.