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Best of 2025 : retour sur les temps forts du mois de janvier

Bilan. Au moment de basculer dans une nouvelle année, la Gazette du Midi fait un arrêt sur image et passe en mode rétrospective du 22 décembre au 2 janvier. L’occasion de faire un focus sur les actualités marquantes de ces douze derniers mois, avec une sélection nécessairement subjective, mais on l’espère représentative du tissu économique local. Avec pour chaque mois, un coup de projecteur mis sur une entreprise de la région, une start-up innovante et enfin, une actualité forte côté collectivités.

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Comme chaque année, la place du Capitole revêt des couleurs festives pour son marché de Noël. (©Gazette du Midi)

L’entreprise du mois : Loft Orbital

La spacetech franco-américaine Loft Orbital, qui développe une plateforme satellitaire standardisée, a déjoué les pronostics du secteur en annonçant en janvier 2025 une levée de fonds record. 170 M€ investis par les français Tikehau Capital, Supernova Invest, Bpifrance, le hongkongais Axial Partners, ainsi que les américains Foundation Capital et Tribeca Venture Partners. Un début d’année en grande pompe, qui permet à l’entreprise aux 250 salariés, de porter le total de ses fonds captés à 300 M€.

Alex Greenberg et Pierre-Damien Vaujour, deux des cofondateurs de Loft Orbital. (©Loft Orbital)

Basée à Toulouse et San Francisco, la société, fondée en 2017 par Antoine de Chassy, Pierre-Damien Vaujour et Alex Greenberg, a doublé son chiffre d’affaires au cours des deux dernières années atteignant 100 M€. Elle a également porté son carnet de commandes à 500 M$. Pour réduire les coûts et les délais de l’accès à l’espace, la PME, née au cœur de la Silicon Valley et implantée dans la Ville rose depuis 2019, propose à ses clients institutionnels et privés de bénéficier des services d’un satellite « partagé ». Loft Orbital assume la fabrication, le lancement et l’exploitation de ces capsules, qui, équipées d’une gamme complète de capteurs, ont la capacité d’embarquer plusieurs charges utiles.

« Cette opération va nous permettre d’accélérer le déploiement à grande échelle de notre flotte de satellites, de développer nos activités à l’international, et de participer aux côtés des grands du secteur aux développements IA pour le spatial. Notre ambition est de jouer un rôle de leadership mondial dans la révolution technologique qui est à l’œuvre », explique Pierre-Damien Vaujour.

Le CNES, l’Agence spatiale européenne, la NASA, Microsoft, ou encore Earth Daily et Helsing, des acteurs de l’intelligence artificielle, lui font tous confiance. L’entreprise a déjà placé cinq satellites en orbite, a réalisé plus de 25 missions pour ses clients, et a remporté plusieurs contrats avec l’US Space Force et la Space Development Agency. En juin dernier, lors du salon du Bourget, Loft Orbital a signé un contrat avec le géant Safran pour la fourniture d’instruments d’imagerie radar à installer sur ses satellites. Un programme commandé par le CNES et la Direction générale de l’armement, baptisé « Désir ».

L’entreprise vient par ailleurs de concrétiser un partenariat stratégique à hauteur de 100 M€ avec Marlan Space aux Émirats arabes unis. Il a donné naissance à Orbitworks, premier intégrateur de satellites commerciaux au Moyen-Orient. En novembre dernier, une usine de près de 5 000 m2 a vu le jour à Abu Dhabi. D’où sortiront normalement 10 satellites dans les six prochains mois, et à terme 50 satellites par an. Les premiers lancements sont prévus pour 2026.

La start-up à suivre : Happy Pro

Le toulousain Maxime Alauzy a lancé en début d’année l’application mobile Happy Pro. La formule proposée par la start-up permet aux propriétaires de gérer à moindre coût leur logement à distance (ménage, blanchisserie et réapprovisionnement des stocks) depuis leur smartphone, lors des mises en location.

Le toulousain Maxime Alauzy a lancé il y a maintenant plus de deux ans la conciergerie 3.0 Happy Pro, une application dédiée au ménage et aux interventions pour des logements en location courte durée. (©Happy Pro)

Développé depuis 2022, ce service de conciergerie 3.0 permet de garder la main sur les échanges avec les locataires tout en déléguant la partie chronophage liée aux interventions dans le logement. « Happy Pro permet aux agents de nettoyage, sous le statut d’auto-entrepreneur, de fixer des tarifs décents et surtout de mutualiser les prestations pour optimiser leurs déplacements. Pour les aider, nous avons aussi établi et digitalisé, un protocole d’entretien », explique le chef d’entreprise.

Maxime Alauzy, qui est passé par l’incubateur de l’IoT Valley à Labège, est lauréat de la bourse French Tech by Bpifrance, ainsi que du programme French Tech Tremplin. Cette dernière nomination a permis au toulousain de recevoir plus de 53 000 € de subventions pour développer son entreprise. Depuis 2024 et son intégration au Réseau Entreprendre Occitanie Garonne, l’intéressé s’est aussi vu accorder un prêt d’honneur de 25 000 €.

En août dernier, l’application Happy Pro a élargi sa zone d’activité à Montpellier, deuxième plus grande ville d’Occitanie. Ambitieux, Maxime Alauzy vise la rentabilité dès septembre 2026, « cela représente 1 400 logements en gestion ». Pour y parvenir, il a annoncé vouloir recruter une quinzaine de collaborateurs dans les deux prochaines années pour notamment internaliser le développement de l’application et capter de nouvelles villes.

L’action de la collectivité : focus sur le cyclotourisme

Comme chaque année en janvier, Haute-Garonne Tourisme a dressé le bilan d’activité pour les professionnels du secteur. À l’échelle du 31, le tourisme représente 1 Md€ de chiffre d’affaires, et plus de 40 000 emplois selon l’Urssaf, ce qui en fait le troisième moteur d’activité. Dans le détail, le département a fait état de près de 10,1 millions d’entrées touristiques. Parmi les activités préférées, le cyclotourisme pèse dans la balance : 1,9 million de sportifs ont profité des berges du canal du Midi en 2023, une branche qui a généré 64,2 M€ de retombées.

En 2025, la Haute-Garonne devient une terre de vélo, notamment avec son nouvel itinéraire de cyclotourisme de 665 kilomètres. (© Haptag)

Face à l’intérêt grandissant des touristes pour l’itinérance, la Haute-Garonne a fait du vélo un levier de développement majeur pour les années à venir. D’abord avec l’accueil de grands événements comme le Tour de France ou comme la Grande Traversée, une course grand public dont la première édition s’est achevée le 1er juillet dernier.

Toujours dans cette optique, le Département a annoncé la création du Tour de la Haute-Garonne, un parcours de cyclotourisme qui s’étend sur 665 kilomètres de routes secondaires. En toile de fond de cette initiative, l’association 2 Pieds 2 Roues qui milite en faveur de l’amélioration et du développement des infrastructures cyclables et piétonnes à Toulouse et son agglomération. Sur 13 étapes espacées de 31 à 64 kilomètres, le nouvel itinéraire permet de découvrir le territoire et ses paysages. Sans compter sur un dénivelé positif de 270 à 750 mètres par étape, ce qui rend le parcours particulièrement accessible.

« Nous souhaitons promouvoir le tourisme raisonné et écoresponsable en mettant en avant les mobilités douces, mais également le tourisme sportif », indique Loïc Gojard, président de Haute-Garonne Tourisme. Bpifrance estime les retombées économiques du cyclotourisme en France en 2025 à 30 000 € par kilomètre, pour les commerces voisins des itinéraires empruntés.

Une manne qui peut représenter pour les professionnels jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires dans certains points du territoire. Des chiffres qui viennent confirmer le potentiel économique dont les 73 communes traversées par le Tour de Haute-Garonne espèrent désormais profiter.