La Marinière, réseau de poissonneries franchisées, lance un projet de CFA à Toulouse
Success story. Caroline et Djamel Chibout ont installé leur première poissonnerie à Pinsaguel en Haute-Garonne en 2006. Ils ont aujourd’hui huit enseignes et préparent l’ouverture d’un centre de formation pour les apprentis et les franchisés.
À l’instar de la viande rouge, les produits de la mer ont eux aussi fait l’objet d’une mauvaise presse ces dernières années. En cause ? Les différents scandales liés à la surpêche mais aussi les prix en constante augmentation. Selon FranceAgriMer, les achats de poisson ont diminué de 10 % l’année dernière.
Ces chiffres viennent contredire le succès de La Marinière, l’enseigne toulousaine créée par Caroline et Djamel Chibout. « Tout est basé sur la confiance et la relation client, expliquent les principaux intéressés. Nous connaissons bien nos poissons, nous sommes capables de fournir une traçabilité parfaite. C’est primordial pour les consommateurs. »
Succès immédiat
L’aventure La Marinière a débuté en 2004. À l’époque, Djamel Chibout, chef cuisinier de formation, spécialisé en poisson et produits de la mer ouvre un restaurant à Pinsaguel : Le bistrot d’Éric. « Étant à Toulouse, se faire livrer du poisson frais au restaurant était souvent compliqué, se souvient sa femme. Nous avons donc décidé de créer notre propre poissonnerie deux ans plus tard, en 2006. »
L’engouement est immédiat. Le couple de commerçants décide alors d’ouvrir dans la foulée une seconde adresse à Lacroix-Falgarde. « Nous avions l’assurance de proposer du poisson frais au quotidien. Tous les jours, nous servions en moyenne 80 couverts. » Le couple revend le restaurant en 2016 pour se consacrer pleinement au développement du commerce de poisson, là encore avec succès :
Nous sommes très exigeants sur le choix des espèces et aussi sur les méthodes de pêche. Aujourd’hui encore plus qu’hier, les clients posent beaucoup de questions sur l’écoresponsabilité, voilà aussi pourquoi nous avosn toujours fait le choix de travailler le poisson de A à Z. Chez nous, un merlu entier le mardi sera transformé en darnes, en filets, en trois jours tout est vendu. »
L’entreprise a fait le choix d’un négociateur unique en lien avec les différentes criées de la mer du Nord et de la façade atlantique. « Nous privilégions ces origines pour laisser la Méditerranée se reposer », confie Caroline Chibout.
Un réseau franchisé en pleine expansion
Si en 20 ans le nombre de poissonneries a considérablement diminué en France, la crise sanitaire a quelque peu redistribué les cartes selon les dires du couple :
Lorsque nous avons ouvert une loge au marché Victor Hugo, nous étions 12 poissonniers, aujourd’hui nous sommes plus que trois. La tendance s’est inversée ces dernières années, depuis le Covid, nous avons beaucoup de demandes émanant de personnes en reconversion. La clientèle est plus jeune, curieuse de cuisiner le poisson. C’est bon signe pour le commerce. »
Autre indicateur positif, le succès de la politique de franchise lancée en 2017. Caroline et Djamel Chibout viennent de signer de nouveaux contrats dans les villes de Grenade-sur-Garonne, Bordeaux et Villefranche-de-Lauragais. La poissonnerie de Lille doit, elle, ouvrir prochainement. « Pour nous accompagner dans notre stratégie de développement, nous travaillons avec un développeur de franchise. Il nous aide à sélectionner les meilleurs profils. » Le couple tient à accompagner les franchisés en prenant en charge la gestion. Le droit d’entrée est de 18 000 €, l’exploitant reverse 4 % du montant du chiffre d’affaires.
Et parce qu’ils tiennent à maîtriser le développement de leur activité et aussi à conserver un certain esprit d’entreprise, Caroline et Djamel Chibout s’obligent à rendre visite à leurs franchisés une fois par semaine. « La société est familiale. mon beau-frère s’occupe du développement de la franchise et nos filles aimeraient entrer dans la société. »
Création d’un CFA à Toulouse
Confiant en leur business model, le couple annonce vouloir doubler le nombre d’ouvertures, pour passer à 10 par an. Le challenge est de taille alors même que le métier souffre d’un manque de visibilité et d’attractivité. Conscients de la difficulté de recrutement que traverse le secteur depuis des années, ils ont décidé de prendre le problème à bras le corps.
En plus d’avoir relancé en 2015 la seule formation de CAP poissonnier/écailler à Toulouse au lycée professionnel Renée Bonnet, « nous travaillons à la création de notre propre CFA d’entreprise. Sur le modèle d’une école de coiffure, nous souhaitons former nos apprentis ainsi que les franchisés », conclut Caroline Chibout.