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Déclaration de politique générale : la Fnath appelle à la construction de solutions innovantes et financées !

La Fnath a écouté avec attention la déclaration de politique générale de la Première ministre qui intervient dans un contexte politique inédit à l’aube d’une incertitude économique dont les conséquences pèseront sur les marges budgétaires de la rentrée.

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Si certaines des déclarations sont bienvenues, pour la Fnath la responsabilité du gouvernement, comme des parlementaires, tient d’abord à leur capacité à trouver les voies politiques pour que les enjeux sociaux les plus cruciaux soient traités sans délai et avec justice.

La Fnath a relevé, avec satisfaction l’attention de Madame Élisabeth Borne pour l’amélioration des conditions de travail et sa volonté de replacer le sujet de la pénibilité au sein du débat social, notamment avec la réforme des retraites. La Fnath sera particulièrement vigilante sur cette promesse et exhorte le gouvernement à ne pas trahir, une fois encore, les centaines de milliers de travailleurs usés par le travail qui sont confrontés, à un « ersatz » de dispositif. En 2021, seulement 3178 retraites ont été attribuées au titre d’une retraite pour incapacité permanente (Loi pénibilité) ! « Faire en sorte que nos compatriotes ne finissent plus leurs carrières, brisés » c’est aussi la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles et si « prévenir les maladies, c’est agir sur la qualité de l’air, sur l’habitat, sur les conditions de vie », il est regrettable de ne pas mentionner la santé au travail.

Tous les ans en France, 13000 à 30000 nouveaux cas de cancers seraient liés au travail, et pourtant, moins de 2000 sont reconnus comme maladies professionnelles par la sécurité sociale. L’attractivité des métiers du soins et du social, c’est aussi réduire la sinistralité de ce secteur qui est désormais supérieure à celle du BTP. La Fnath revendique la réforme d’un système à bout de souffle qui continue à prétendre qu’il est efficace alors que dans la grande majorité des cas c’est le licenciement pour inaptitude qui attend ces travailleurs, puis une maigre pension d’invalidité. Prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles, ce sera aussi réformer un système d’indemnisation qui date de la fin du XIXème siècle et qui laisse les victimes dans l’indigence et fait supporter l’essentiel des dépenses à la collectivité par la solidarité.

S’agissant de l’Autonomie, on continue à prétendre que les financements sont là – alors qu’ils sont largement insuffisants pour répondre aux enjeux des 10 prochaines années et que la grande loi pour l’autonomie annoncée semble définitivement enterrée. Concernant l’annonce de la prochaine conférence nationale du handicap qui se tiendra début 2023 la Fnath attend des annonces concrètes sur l’ensemble de ces sujets. Enfin, la Fnath salut l’annonce de la déconjugalisation de l’AAH mais demande à ce que ce débat soit recentré dans le cadre général de la protection sociale qui impose une réforme des prestations en espèces de la sécurité sociale, dont l’invalidité. Cette réforme doit aussi permettre une réflexion sur un cumul plus favorable avec les situations d’emploi.

Pour la Fnath, l’urgence sociale, pour éviter une explosion de colère dès la rentrée, appelle à sortir des solutions convenues et de travailler à des réformes d’ampleur avec des financements à la hauteur des enjeux. La Fnath sur ces sujets continuera d’apporter ses propositions afin que les personnes handicapées n’aient plus à subir cette double peine du handicap et de la précarité.