Opinions

Ensemble, disons oui au RER toulousain !

Lecture 7 min
(Crédit : Pixabay)

Nous n’avons plus d’autres choix que des réponses rapides et coordonnées aux différentes crises et chocs auxquels nous faisons face. La crise climatique et environnementale s’amplifie et nous impose plus que jamais de mettre en oeuvre de nouvelles visions dans les politiques publiques ; la crise énergétique, (accentuée par le contexte de guerre), impacte, avec l’envolée des prix des carburants, le pouvoir de vivre des habitantes et habitants et leur capacité à se déplacer. Ainsi, la question des mobilités devient un enjeu de plus en plus stratégique, en particulier pour les populations les plus dépendantes : à la question du prix de l’énergie s’ajoute la nécessité d’accompagner le déploiement des ZFE. Dans l’agglomération toulousaine, 75 % des habitants en dehors de l’hypercentre sont aujourd’hui obligés d’utiliser leur voiture car ils ne disposent pas d’un transport en commun adapté et efficace. Ce chiffre tombe à 32% pour l’hypercentre, plus dense et déjà bien loti par le réseau Tisséo. Le RER constitue une réponse efficace à cet enjeu. Bien que la SNCF ait travaillé depuis plus de 10 ans sur le concept de SEM (Service Express Métropolitain), le soutien financier et concret de l’État tarde à se manifester.

Pourtant, certaines métropoles se sont déjà engagées dans des projets de RER ou SEM : Strasbourg, Bordeaux et bientôt Lyon ont déjà avancé sur de premiers « chocs d’offre ». À Toulouse, rendons hommage au travail effectué ces dernières années par l’association transpartisane Rallumons L’Étoile, travail qui a abouti à faire bouger les lignes ces dernières semaines.

POURQUOI UN RER ?

Le seul projet de 3e ligne de métro ne suffira pas. Cette infrastructure ne sera pas opérationnelle avant 2030 et nous devons apporter des réponses aux problèmes des habitants avant la fin de cette décennie. L’infrastructure ferroviaire existe. Elle dessine, par ses six branches, une toile qui irrigue l’agglomération par de grandes artères qu’il faut raccorder aux réseaux existants et futurs. Avec l’extension continue de la métropole, une partie des trains régionaux contribue au trafic périurbain via les gares situées sur le territoire de Tisséo. L’offre périurbaine actuelle est un mixte de trains et cars régionaux et de transports en commun Tisséo, mais ces offres ne sont pas connectées, en matière d’horaires et de qualité des correspondances. […] En développant les gares d’échange et en cadençant les trains dédiés au service métropolitain (RER ou SEM), l’objectif est de permettre à une grande majorité des habitants de l’agglomération de ne plus avoir besoin de la voiture pour être reliés au réseau structurant Tisséo et de rejoindre facilement la ville centre ou d’autres communes périphériques. […] Les récentes déclarations de la Présidente de la Région et du Président du Département sont également un signe fort que les lignes sont en train de bouger et que le projet de RER est désormais possible.

[…] L’approche globale, c’est un objectif sur le long terme de lignes cadencées au quart d’heure entre terminus – Brax à l’Ouest, Muret et Auterive au sud, Castelnaudary puis Baziège au sud-est (après travaux en gare), Castelnau d’Estrétefonds au nord, Saint Sulpice à l’est – en desservant toutes les gares du parcours et en démultipliant les possibilités de correspondances et d’accès au réseau existant des transports en commun urbains. Le partage et la répartition du projet par bassins de vie permettront d’inclure les habitants et de solliciter les collectivités, en fonction des priorités retenues globalement. Chaque gare d’échange est ainsi l’occasion d’un véritable projet urbain au service des nouveaux besoins des habitants (mobilités, stationnement commerces, services…). […] L’ensemble des acteurs institutionnels de nos territoires, mais également le Président de la République se sont prononcés en faveur du principe de RER. Il s’agit maintenant d’avancer sur des actions concrètes : nul doute que la gouvernance des projets suivra, plusieurs solutions étant possibles, de la simple coordination organisée, au syndicat mixte des transports.

*Christine Arrighi, députée de la 9e circonscription de Haute-Garonne, Michèle Bleuse, conseillère métropolitaine et municipale (Toulouse), Sophie Boubidi, conseillère métropolitaine et municipale (Colomiers), Hélène Cabanes, conseillère métropolitaine et municipale (Toulouse), Patrick Chartier, conseiller métropolitain et municipal délégué à l’énergie et au climat (Tournefeuille), Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole, Jean-Louis Coll, maire de Pinsaguel, Vice-Président de la Communauté d’agglomération du Muretain en charge de l’aménagement du territoire et du suivi du projet de territoire, Romain Cujives, Conseiller métropolitain et municipal (Toulouse), Mourad Fellah, Conseiller départemental du Canton de Toulouse-5, Isabelle Hardy, Vice-Présidente du Conseil Départemental, Conseillère métropolitaine et municipale (Toulouse), Thomas Karmann, Conseiller métropolitain et municipal délégué à la résilience et au climat (Cugnaux), Christophe Lubac, Conseiller départemental du Canton de Toulouse-11, Antoine Maurice, Conseiller métropolitain et municipal (Toulouse), Jean-Marc Terrisse, Adjoint au Maire de Muret délégué à la transition écologique et aux mobilités, Conseiller communautaire de la Communauté d’agglomération du Muretain, Sophie Touzet, Conseillère départementale du Canton de Muret