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La crise a permis à l’industrie française de rattraper son retard

Industrie. Avec la crise actuelle, les entreprises ont réalisé qu’elles devaient réaliser d’importants investissements technologiques pour pouvoir prospérer dans les dix années à venir.

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En effet, la Covid-19 a fortement accéléré la transformation numérique des entreprises. Ces dernières comprennent de plus en plus les bienfaits de ces investissements puisqu’il s’agit, à terme, d’investir pour assurer la continuité de leurs activités. Mais à ce constat s’ajoute un autre aspect bien plus épineux : si les entreprises saisissent l’importance des investissements technologiques, elles ne savent bien souvent pas comment s’y prendre.

Elles sont assaillies d’informations leur disant d’investir dans le cloud, l’ERP, le CRM ou d’autres solutions pour les aider à faire prospérer leurs affaires. Mais avant de choisir quel type d’investissements faire, que doivent-elles savoir ? Quelles démarches doivent être anticipées ? Et comment se créer une feuille de route qui garantira une digitalisation réussie ? Des pays comme la France, l’Espagne ou l’Italie ont des modèles industriels de livraison très traditionnels. Cela provient notamment d’un fonctionnement bâti pour faire en sorte que les États restent forts et souverains. La crise internationale les a amenés à envisager la situation différemment.

Ces derniers mois, les entreprises du CAC 40 présentes en France ont accéléré leur transformation numérique, faisant preuve d’un plus grand dynamisme pendant la crise que la majorité des pays de la région EMEA, ceci en partie pour compenser le retard qu’elles avaient accumulé. Parfois perçus comme des marchés réfractaires aux évolutions trop brutales, leur point de vue sur la technologie a changé. Plus concrètement, les chefs d’entreprise sont désormais convaincus que les investissements numériques auront des impacts positifs pour eux sur le long terme.

Toutes les crises présentent également des opportunités pour certains secteurs de tirer leur épingle du jeu. Avec la généralisation du télétravail ce sont à l’évidence les entreprises du numériques qui ont bénéficié de ce nouveau paradigme. La culture numérique a explosé, du fait notamment que les personnes ont été contraintes de faire du télétravail pendant des mois, démontrant à quel point il est possible de s’adapter rapidement au changement dans le travail. La RGPD aurait pu freiner certains investissements de la part des entreprises, notamment dû au fait que la donnée est devenue une véritable ressource concurrentielle.

À cela s’ajoute une part de suspicion provenant à la fois des entreprises et des particuliers concernant l’utilisation des données et leur protection. C’est pourtant l’effet inverse qui s’est produit avec des prises de décision qui permettent plus de transparence et davantage de protection des données, alors que la cybercriminalité ne cesse de progresser et menace toujours plus les entreprises. En parallèle, les chefs d’entreprise et les responsables d’équipes voient aussi leurs rôles évoluer. Ils ne sont plus uniquement dans la transmission, mais doivent également réapprendre auprès des plus jeunes générations. Un changement de paradigme inédit dans l’Histoire.

Pour les plus petites entreprises, leurs besoins seront recentrés autour des investissements nécessaires pour rester compétitifs face aux plus grandes entreprises. De plus, elles devront conserver la flexibilité qui leur donne traditionnellement un avantage face aux plus grandes structures. Bien évidemment, une autre partie à prendre en compte est le choc culturel vécu par les salariés entre les attentes de leurs entreprises pendant la crise et leurs aspirations concernant le numérique. Cette fois-ci, ce sont aux entreprises de s’adapter pour prouver que leur stratégie à long terme fonctionne.

Les technologies incontournables

L’innovation s’intègre dans nos vies sans que l’on ne s’en aperçoive (Wi-Fi, smartphones, 5G etc.). Le matériel informatique est désormais construit pour être capable d’apprendre automatiquement et en continu. Ces outils du quotidien seront les principaux instruments nécessaires à la construction d’un monde plus innovant. Le travail à distance et les technologies qui le rendent possible deviendront une composante essentielle du travail. L’IA, qui est depuis des années une technologie d’avenir, prendra encore plus d’importance. Elle modifiera les processus de travail : du lieu d’exercice jusqu’aux travailleurs eux-mêmes.

En effet, les salariés qui se sont heurtés de plein fouet aux conséquences de la crise seront les premiers à plébisciter l’automatisation et l’apprentissage automatique. Cela leur permettra notamment d’avoir un support dans leur travail. Il est bien évidemment difficile de se projeter dans l’avenir, surtout lorsque certains analystes avancent que la crise a permis, en France, de faire un bond de 10 ans en avant au profit de la transformation numérique.

Mais de nombreuses technologies qui feront partie de notre quotidien dans le futur, sont aujourd’hui encore en devenir, qu’il s’agisse de réalité étendue (XR), d’intelligence artificielle (IA), voire d’informatique quantique. Les modèles commerciaux auront sans doute aussi un rôle clé dans l’organisation du monde professionnel et seront vecteurs d’innovation, sur la base des technologies. Est-il possible de prédire si ces technologies n’auront pas une plus grande influence dans nos vies que celles qui ont émergé il y a quelques années ?