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Plan de sobriété numérique : quid des accords de baisse d’1,5 Mo

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La sobriété énergétique passera par le numérique, qui est à la fois une partie de la solution et une partie du problème. Selon une étude, il pourrait peser pour 51 % des dépenses énergétiques à moyen terme*. Nous sommes convaincus que le secteur peut et doit agir tout de suite. Et nous appelons toutes les entreprises, les collectivités et les citoyens à nous rejoindre. Nous consommons tous le digital. Avec les accords de Paris, peu de chose a été fait concernant la transition écologique et énergétique. Depuis cet accord, le poids moyen d’une page non seulement ne s’est pas amélioré mais s’est alourdi de 335%. En effet le poids médian d’une page est passé de 470 Ko à 2 042 Ko soit une obésité numérique en croissance de 1,5Mo par page.** La consommation de données poursuit aussi son ascension, et s’élève à 12 Go par mois et par abonné 4G au troisième trimestre 2021, soit +10% en un an. Au total, 2,3 exaoctets (Eo) ont été consommés ce trimestre (source Arcep). Dans la continuité du plan de sobriété énergétique du gouvernement, notamment sur le numérique, nous proposons un engagement fort : stopper la surconsommation et initier une baisse durable.

UN ACCORD SUR UNE RÉDUCTION À -1,5 MO

L’enjeu est simple et de taille : stopper l’obésité numérique qui consomme toujours plus de ressources planétaires (énergie, eau, minerais…) et commencer à l’infléchir. D’une part, en faisant attention à la consommation de nos équipements. Le ministère de la Transition écologique nous informe que leur fabrication représente plus de 75% de l’empreinte environnementale du numérique. Nous prônons donc l’allongement de leur durée de vie par un accompagnement sur la réparabilité, qui, en plus d’un impact sur l’environnement aura un impact sur le pouvoir d’achat, en limitant le renouvellement des terminaux (ordinateurs, téléphones…). D’autre part, en systématisant une approche d’écoconception des services et applications numériques. Ce levier est essentiel pour permettre à des équipements anciens de continuer à fonctionner et donc stopper cette obsolescence programmée. Cela permet de réduire l’empreinte du numérique des entreprises et de rendre les services numériques accessibles aux équipements datés qui n’ont pas forcément bénéficié des dernières mises à jour. 1,5 MO

CELA REPRÉSENTE PEU À L’ÉCHELLE DE CHACUN

Sur la consommation individuelle, c’est 12 secondes de lecture d’une vidéo en ligne (en définition standard en 4G) ou une minute de consommation d’un fil d’actualités sur un réseau social***. Nous nous engageons à mener toutes les actions pour atteindre cet objectif avec les parties prenantes et agir sur les cinq milliards de pages web répertoriées. Cela passera par des actions de sensibilisation de toutes les parties prenantes, de formation au numérique responsable et de mise en pratique concrète de l’écoconception de services numériques. Un engagement immédiat, clair et affiché. Un engagement qui sera mesuré. Le mot d’ordre ? Diminuer. La consommation des terminaux, celle des data centers, et plus globalement l’empreinte du numérique. Nous nous engageons dès à présent à rendre le numérique durable.

* « On Global Electricity Usage of Communication Technolog : Trends to 2030 », Anders S.G. Andrae

** https://librecours.net/module/ sr/eco02/web-pageweight.xhtml https://httparchive.org/reports/p age-weight

***https://bienvivreledigital.orange.fr/numeriqueresponsable/a-votre-avis-quest-ce-qui-consomme-le-plus-de-datas/