Opinions

Trois bonnes raisons de faire un bilan carbone

Développement durable. Le bilan carbone est un outil indispensable pour lutter contre le changement climatique. Pourtant, au-delà de l’obligation légale, il existe de nombreuses raisons de le réaliser.

Lecture 6 min
Bilan carbone
(Crédit : Freepik)

Le constat est alarmant : environ 50 % des entreprises françaises concernées par l’obligation de faire leur bilan carbone ne le font pas. Cette situation est préoccupante car le bilan carbone est un outil indispensable pour lutter contre le changement climatique. Pourtant, au-delà de l’obligation légale, il existe de nombreuses raisons de le réaliser.

Trois bonnes raisons de faire un bilan carbone

Une obligation légale. En France, le décret Beges impose aux entreprises de plus de 500 salariés de faire et de rendre public leur bilan carbone. En Europe, la CSRD, qui entrera en vigueur dès 2024, élargira cette obligation aux entreprises de plus de 250 salariés. Des sanctions financières sont prévues pour pénaliser les entreprises qui ne publieraient pas leur bilan carbone.

Identifier des avantages de compétitivité et financiers. 15% des entreprises déclarent que les sujets climatiques ne sont pas leur priorité. Pourtant, réaliser un bilan carbone présente de nombreux avantages pour le bon développement d’une entreprise. Celles qui ne réalisent pas leur bilan carbone prennent des risques financiers et compétitifs importants.

Les consommateurs sont de plus en plus conscients de l’impact environnemental des entreprises et de plus en plus exigeants quant à leurs pratiques environnementales. Les entreprises qui ne prennent pas en compte cet enjeu risquent donc de perdre des parts de marché. Aussi, un nombre croissant d’appels d’offres exigent l’insertion d’un tel bilan dans le dossier de candidature.

Réaliser un bilan carbone peut également aider une entreprise à réduire ses coûts en matière d’énergie, de transport, ou autre en identifiant des gisements d’économies d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

C’est ce qu’a mis en évidence une étude de l’Ademe : la plupart des entreprises ayant adopté une écoconception ont vu leur chiffre d’affaires augmenter, un gain de part de marché et une valorisation de la démarche écoresponsable dans le prix de vente.

Au-delà des retombées économiques, on observe des bénéfices sur les aspects organisationnels, sur la cohésion d’équipe et sur le niveau de formation des collaborateurs.

Améliorer l’image et réduire le risque réputationnel. Réaliser un bilan carbone peut aider une entreprise à communiquer avec ses parties prenantes : clients, fournisseurs, investisseurs et employés.

Cela peut renforcer l’image de l’entreprise en matière de responsabilité sociale et environnementale et améliorer sa réputation et sa crédibilité. Cela permet également de réduire le risque réputationnel.

En effet, certains rapports épinglent les mauvais élèves de la neutralité carbone qui ne s’engageraient pas de manière crédible dans la décarbonation de son entreprise notamment parce que leur bilan carbone est incomplet ou qui se voient contester l’authenticité des chiffres affichés sur leur bilan carbone par des acteurs comme Greenpeace.

Trois raisons avancées par les entreprises qui ne font leur bilan carbone, pourtant obligatoire

Coût du bilan. Les sanctions ne sont pas assez persuasives au regard du coût que représente un bilan carbone. En effet, il faut compter entre 20 000 € et 100 000 € pour les services d’un cabinet de conseil, tandis que l’amende pour la non-réalisation du bilan est de 10 000 € puis 20 000 € en cas de récidive.

Complexité. 21 % des entreprises qui n’ont pas réalisé leur bilan carbone trouvent que l’exercice est trop compliqué.

L’élaboration d’un bilan carbone peut être un processus complexe qui nécessite une expertise technique et une compréhension approfondie des émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises peuvent être découragées par cette complexité et préfèrent se concentrer sur leurs activités principales.

Manque de sensibilisation. 29% des entreprises qui n’ont pas fait de bilan carbone alors qu’elles y étaient obligées ne le savaient tout simplement pas. Une méconnaissance réglementaire qui appelle à des mesures fortes de sensibilisation, tant sur l’obligation légale que sur ses bénéfices à long terme.

Les entreprises peuvent également se tourner vers des plateformes technologiques – souvent moins chères que des cabinets de conseil – qui calculent le bilan carbone des entreprises et les accompagnent sur la mise en place d’un plan d’actions de réduction ; ou en s’orientant vers des aides publiques comme le « Diag Décarbon’Action », une aide délivrée par Bpifrance qui permet d’amorcer la décarbonation des entreprises grâce à une subvention et à l’accompagnement d’experts.

*Sami est une startup climatetech qui permet aux entreprises de mesurer et réduire leur empreinte carbone.