Avec 44 M€ investis en 2023, Irdi Capital Investissement booste l’économie régionale
Financement. En 40 ans, la société de gestion toulousaine a investi 965 M€ dans des start-up, PME et ETI du Sud-Ouest. Des investissements qui prennent de plus en plus en compte les critères de durabilité. Sa présidente Corinne d’Agrain a récemment fait à Montpellier un bilan de son activité pour la période 2023-2024.
Que peuvent avoir en commun le toulousain Swan-H, qui développe un prototype innovant pour la production d’ammoniac vert, l’héraultais Geomesure, leader français de la distribution de solutions géospatiales pour la topographie et la numérisation 3D, ou encore Medinbox, pionnier toulousain des solutions de gestion d’images et digitalisation des blocs opératoires ? Ces trois pépites régionales ont toutes été accompagnées par Irdi Capital Investissement.
Présente à Toulouse, Montpellier et Bordeaux, la société de gestion de portefeuilles régionale agréée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), occupe depuis une quarantaine d’année un rôle majeur dans le dynamisme économique régional. Elle l’a encore confirmé l’an dernier, comme en atteste le bilan présenté récemment à Montpellier à l’occasion de sa soirée annuelle par sa présidente Corinne d’Agrain. En 2023, Irdi Capital Investissement a en effet investi dans 46 entreprises du Sud-Ouest (soit cinq de plus que l’année précédente) pour un montant total de 44 M€ (+10 % versus 2022).
Un « bilan positif » selon la présidente d’Irdi Capital Investissement qui, assure-t-elle, doit beaucoup à « la fidélité de ses souscripteurs présents pour la majorité d’entre eux depuis plus de 40 ans ». Au nombre desquels figurent : les Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, Bpifrance, les métropoles de Bordeaux, Montpellier et Toulouse, les Banques Populaires, Caisses d’Epargne et CIC, les industriels EDF, Pierre Fabre et Total Energies. S’ajoutent à ces soutiens historiques de nouveaux souscripteurs tels que des family-offices régionaux.
Amorçage, capital risque, capital développement et transmission
Parmi les 46 entreprises soutenues l’an dernier, on dénombre 30 start-up dans lesquelles la société de gestion a investi près de 14 M€. Cette dernière a en outre investi dans 16 PME et ETI en phase de développement ou de transmission pour un montant global de 30 M€. Dans une vingtaine de dossiers, il s’agissait pour Irdi Capital Investissement d’une première prise de participation. C’est le cas notamment des start-up Abelio, Infinite Orbit, Matchers ou encore Womed et des PME telles que AB Métal, Kalysco, Achat Solutions ou bien Cutting Edge. Plus d’un millier d’emplois devraient être créés dans les trois ans à venir dans ces 20 entreprises.
Née en 2015 du rapprochement d’Irdi, créée en 1981, et Soridec en 1984, Irdi Capital Investissement a pour vocation de répondre aux besoins de financements des entreprises industrielles en croissance implantées dans le Sud-Ouest. Elle accompagne en fonds propres et quasi-fonds propres les PME à tous les stades de leur développement (amorçage, capital risque, capital développement et transmission).
La société, qui emploie 29 collaborateurs, gère aujourd’hui 550 M€ (contre 200 M€ il y a sept ans) au travers de ses 14 fonds. Elle possède des participations dans 185 entreprises situées aussi bien en Nouvelle-Aquitaine qu’en Occitanie, sachant que les montants investis s’échelonnent entre 200 K€ et 15 M€. Ces entreprises représentent 4,3 Mds€ de chiffre d’affaires cumulé et 30 000 emplois. La société de gestion dispose, du reste, d’une enveloppe de 195 M€ encore non affectés.
Lancés l’an dernier, les fonds IRDInov 3 et Aelis 2, entièrement dédiés au soutien des entreprises innovantes, ont levé 10 M€ supplémentaires sur l’exercice écoulé pour s’élever à 85 M€, l’objectif étant d’atteindre une capacité d’investissement de 90 à 100 M€ d’ici début 2025. Autre support d’investissement récent, le fonds Impulsion a été lancé fin 2021 au sortir du Covid pour soutenir des entreprises en phase de rebond. Doté de 45 M€, il a déjà aidé sept entreprises régionales à retrouver une dynamique de croissance après des difficultés conjoncturelles. Parmi celles-ci le groupe Giesper basé à Balma et Cutting Edge à Labège, en Haute-Garonne, Leader Print Group, installé à Mauguio ou encore SEG Dielectriques, de Poussan, dans l’Hérault.
Les critères ESG synonymes d’une meilleure performance
Depuis deux ans, conscient des impacts liés à son activité, Irdi Capital Investissement réalise un bilan carbone. Elle planche également sur l’élaboration d’une feuille de route Climat pour abaisser ses émissions de CO2 sur les années à venir. Elle s’est aussi dotée de nouveaux outils d’analyse et de notation, afin de mieux prendre en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans ses décisions d’investissement, en y incluant notamment les créations d’emplois sur le territoire. En parallèle, elle accompagne les entreprises qu’elle soutient dans la mise en place d’une démarche ESG. C’est le cas par exemple du toulousain Water Horizon. 57 % de ces entreprises déclarent ainsi avoir instauré une politique ESG pour l’exercice 2022-2023 contre 30 % sur l’exercice précédent. Et Corinne d’Agrain de préciser :
Des études ont montré qu’une démarche RSE active permet aux entreprises une meilleure performance financière à long terme. Mettre au cœur de notre processus de décision les critères ESG nous permet aussi d’être aligné avec nos propres valeurs. »
Huit des plus récents fonds lancés par Irdi Capital Investissement sont ainsi classés article 8 du règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Entrée en vigueur en mars 2021, cette réglementation vise à promouvoir la durabilité dans le secteur de la finance en Europe. Les fonds classés SFDR article 8 doivent ainsi fournir des informations claires sur leur politique d’investissement durable et sur la façon dont ils prennent en compte les critères ESG dans leur processus de sélection des investissements.