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Best of 2025 : retour sur les temps forts du mois d’avril

Bilan. Au moment de basculer dans une nouvelle année, la Gazette du Midi fait un arrêt sur image et passe en mode rétrospective du 22 décembre au 2 janvier. L’occasion de faire un focus sur les actualités marquantes de ces douze derniers mois, avec une sélection nécessairement subjective, mais on l’espère représentative du tissu économique local. Avec pour chaque mois, un coup de projecteur mis sur une entreprise de la région, une start-up innovante et enfin, une actualité forte côté collectivités.

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En cette fin d’année 2025, les places, les rues et les monuments de Toulouse se sont parés de leurs plus beaux habits de lumière. (©Gazette du Midi)

L’entreprise du mois : Cart’elec

Malgré une conjoncture économique défavorable ces deux dernières années, l’Occitanie s’est hissée dans le groupe de tête en matière de réindustrialisation. Une échappée qui s’ancre dans l’objectif fixé par l’État de faire remonter le secteur de 10 % à 15 % du PIB d’ici 2030. La région a enregistré 12 ouvertures nettes d’usines en 2024, selon le Baromètre industriel de l’État.

Projection de la future usine Cartelec de 1500m2, qui ouvrira dans un an. (©Cartelec)

Au premier semestre 2026, une treizième devrait voir le jour à Saint-Affrique (Aveyron) sous l’enseigne Cart’elec. L’entreprise spécialisée dans la conception et la production de cartes électroniques a annoncé en avril dernier, investir 4,7 M€ dans ce complexe de 1 500 m2 consacré à la fabrication de ses prototypes, de ses petites et moyennes séries de puces électroniques et de ses systèmes de câblage.

Créée en 2010 par Pierre Senegas, la société emploie 23 salariés et a enregistré un chiffre d’affaires 2,5 M€ en 2023, qu’elle envisage d’ailleurs de doubler dans les cinq prochaines années. En remplacement de son usine actuelle qui se trouve dans la commune voisine, à Roquefort-sur-Soulzon, le nouveau projet immobilier de Cart’elec comprendra 600 m2 dédiés aux services administratifs et de qualité, au bureau d’études et aux locaux sociaux.

Sur l’ensemble de l’investissement alloué à l’usine, l’entreprise a investi 2,2 M€ dans les machines. Pour ce faire, elle compte sur le soutien financier d’Irdi Capital Croissance, filiale d’Irdi Capital Investissement, qui est montée à hauteur de 600 K€ au capital de la PME. Cart’elec est également soutenue par la Caisse d’épargne Midi-Pyrénées, le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, Bpifrance Financement, Occitanie Total Energie, et s’appuie sur une subvention de la Région dont le montant n’a pour l’heure pas été rendu public.

La start-up du mois : Med & jobs

Alors que l’État peine à trouver la solution pour pallier la pénurie de médecin, notamment dans les déserts médicaux, des initiatives privées ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Fondée en 2021 par Arnaud Corbière et d’Andréa Berthenet, la start-up Med & Jobs propose, elle, une solution de mise en relation entre des professionnels de santé et des étudiants en médecine.

L’équipe Med & Jobs, composée des deux fondateurs Arnaud Corbière et Andréa Berthenet, et de cinq employés. (©Med & Jobs)

Basée à Gaillac dans le Tarn, la plateforme facilitatrice des recrutements a signé en avril dernier un partenariat avec les universités de Cluj et de Iaşi en Roumanie qui accueillent 3 500 étudiants français en médecine chaque année, sans passer par un concours. Objectif ? « Créer un lien direct et durable avec un vivier de plusieurs milliers d’étudiants et futurs professionnels de santé qui s’apprêtent à s’installer et à exercer en France dans les années à venir ».

En pleine essor avec un taux de croissance actuel de 110 %, la jeune pousse emploie sept salariés et compte aujourd’hui 16 000 talents, dont plus de 3 700 professionnels de santé inscrits, pour près de 580 employeurs référencés.

En 2023 et 2024, Med & Jobs a effectué deux levées de fonds à hauteur de 310 K€, réalisées notamment auprès de NMP Développement, société de capital investissement filiale du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées. En plus du soutien de la Région Occitanie, la pépite tarnaise bénéficie d’un prêt d’amorçage de Bpifrance de 40 K€.

S’il lui reste à l’annoncer publiquement, la start-up envisage un nouveau tour de table de 1 M€ d’ici à début 2026. « Celle-ci permettra de développer une filiale au Canada (Montréal) pour nous implanter sur le marché nord-américain, qui est beaucoup plus mature dans l’externalisation du recrutement », précise Arnaud Corbière. Enfin, Med & Jobs entend étendre son activité à l’Espagne, la Belgique et le Portugal, des pays appréciés par les étudiants en médecine spécialisée.

L’action de la collectivité : l’Adie Occitanie sur tous les fronts

En 2025, l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) Occitanie a encore une fois joué son rôle d’acteur majeur de l’entrepreneuriat en région.

Christophe Nicaud, directeur régional de l’Adie, en est convaincu : le microcrédit mobilité est essentiel pour l’insertion professionnelle des plus modestes. (©Adie)

Forte de 48 salariés et 70 bénévoles, la structure dirigée par Christophe Nicaud distribue des micro-crédits jusqu’à 12 000 € et propose un accompagnement aux porteurs de projet. Elle accompagne déjà plus de 5 000 chefs d’entreprises éloignés de l’écosystème entrepreneurial et du système bancaire habituel. Cette année, elle a particulièrement intensifié son action dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et les zones rurales, notamment avec la mise en place de deux leviers : un appel au mécénat auprès des entreprises et des collectivités, et le déploiement du prêt Jump.

L’association compte ainsi sur les entreprises de la région « qui partagent ses valeurs de solidarité, de responsabilité, de justice économique et sociale ». Soutenue par le dispositif Entrepreneuriat Quartiers 2030 déployés par Bpifrance, elle ambitionne ainsi de financer d’ici 2027 quelque 1 200 entrepreneurs issus des QPV, soit un bénéficiaire sur cinq contre 15 % actuellement. Elle a décidé d’ouvrir pour ce faire deux nouvelles agences à Perpignan et Montpellier, une mesure accompagnée du recrutement de sept conseillers supplémentaires dédiés aux quartiers.

Dans cette logique, la structure a lancé le 3 juillet dernier un prêt adressé à ces mêmes porteurs de projets. Baptisé Jump, ce prêt à taux zéro d’un maximum de 15 000 € (remboursable avec un différé de deux ans) est associé au microcrédit de l’Adie d’un montant équivalent. De quoi porter l’enveloppe totale à 30 000 €, une somme inédite pour l’association.

« L’objectif est d’octroyer une dizaine de ces prêts, voire une douzaine, par mois. Sur les trois prochaines années, entre 700 et 800 entrepreneurs, soit environ 300 par an, devraient être accompagnés », détaille Christophe Nicaud. Et de conclure : « Nous souhaitons aussi maintenir un équilibre femme/homme dans les financements, des actions ciblées seront d’ailleurs menées dans ce sens, sur le terrain ».