Intelligence artificielle : l’Occitanie lance un plan de développement doté de près de 50 M€
Technologie. À l’occasion du salon Viva Technology qui se déroule jusqu’au 25 mai 2024 à Paris, la Région Occitanie a annoncé la mise en place de nouveaux dispositifs de soutien à l’innovation dont un plan en faveur de l’IA.
Avec, l’an dernier, plus de 150 000 visiteurs – soit 35 000 de plus que le CES de Las Vegas – issues de 174 nationalités, 11 000 start-up présentes, 2 600 investisseurs, Viva Technology est devenu en huit ans, le plus grand événement dédié aux start-up et à l’innovation technologique d’Europe. L’édition 2024, qui se tient jusqu’au 25 mai à la Porte de Versailles à Paris, espère faire mieux avec ses 400 intervenants dont Robin Li, le cofondateur de Baidu, Clara Shih, la présidente de Salesforces ou encore le très médiatique patron de SpaceX, Tesla et X, Elon Musk.
Parmi les 3 000 entreprises qui exposent leur savoir-faire cette année, figurent plusieurs start-up occitanes, une trentaine ayant été accompagnées par Ad’Occ, l’agence de développement économique régionale, dont Solar Paint, I-Percut, Ilya, ou encore Yoo Soft. Le 22 mai, à l’occasion d’une visite du stand de la Région, Jalil Benabdillah, vice-président de la Région Occitanie en charge de l’économie, représentant la présidente Carole Delga, a dévoilé de nouvelles mesures en faveur de l’innovation. Pour rappel, l’effort de recherche en région, rapporté au produit intérieur brut (PIB), s’élève à 3,5 %, le plus fort taux de France selon l’Insee.
Un plan régional en faveur de l’IA
L’élu a ainsi annoncé le lancement d’un plan dédié au développement de l’Intelligence artificielle sur la période 2024-2028. Chiffrée à près de 50 M€, cette nouvelle enveloppe, qui doit être votée lors de l’assemblée plénière de juin, vise notamment à soutenir les projets de recherche académique. Et sur ce plan, la Région dispose d’un atout de poids avec la présence sur son territoire d’Aniti (pour Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute). L’institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle de la Ville rose vient justement d’obtenir sa labellisation dans le cadre de l’appel à manifestations d’intérêt « IA Cluster : pôles de recherche et de formation en intelligence artificielle » lancé par l’État.
En réponse à cet appel à projet, l’institut, qui regroupe 16 laboratoires de recherche, sept universités et écoles d’ingénieurs, et plus de 30 acteurs industriels, a élaboré un programme de recherche ambitieux centré sur l’IA dite de confiance. L’objectif est de garantir que les décisions prises par les systèmes d’IA soient explicables, équitables, fiables et robustes, pour permettre leur utilisation, notamment dans les secteurs à haut risque tels que le transport, l’industrie du futur ou l’environnement. Pour mener ce programme, Aniti IA Cluster recevra 20 M€ de financement de la part de l’État.
Soutien aux start-up de la deeptech
Le plan dévoilé le 22 mai sur le salon Viva Technology par Jalil Benabdillah entend également soutenir les efforts de R&D des entreprises dans leur transformation numérique ainsi que dans le développement de nouveaux produits et services intégrant l’IA. Ce plan contient enfin un volet formation aux métiers de demain.
En marge de ce plan, le vice-président de la Région a également annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif de soutien aux Jeunes entreprises innovantes (JEI). Doté de 2 à 5 M€, ce mécanisme vise à accompagner la mise sur le marché d’innovations de rupture portées par des start-up de moins de huit ans dans les domaines de l’énergie, des mobilités durables, de la santé, de l’environnement ou de l’habitat. À travers ce nouveau dispositif, l’ambition de la Région est de doubler le nombre de JEI d’ici 2028, pour le porter à une centaine par an.
Enfin, le conseiller régional a annoncé la signature, à l’occasion de Viva Technology, d’un nouveau partenariat avec le CNRS. La Région soutient déjà l’établissement, qui emploie quelque 1 500 chercheurs et près de 2 000 ingénieurs et techniciens sur son territoire. La collectivité finance en effet des équipements scientifiques via une enveloppe de 5,9 M€, dans le cadre du dernier CPER 2021-2027. Le nouvel accord prévoit notamment le renforcement des pôles de recherche ou encore l’ouverture des plateformes scientifiques aux entreprises régionales.