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Best of 2025 : retour sur les temps forts du mois d’octobre

Bilan. Au moment de basculer dans une nouvelle année, la Gazette du Midi fait un arrêt sur image et passe en mode rétrospective du 22 décembre au 2 janvier. L’occasion de faire un focus sur les actualités marquantes de ces douze derniers mois, avec une sélection nécessairement subjective, mais on l’espère représentative du tissu économique local. Avec pour chaque mois, un coup de projecteur mis sur une entreprise de la région, une start-up innovante et enfin, une actualité forte côté collectivités.

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En cette fin d’année 2025, les places, les rues et les monuments de Toulouse se sont parés de leurs plus beaux habits de lumière. (©Gazette du Midi)

L’entreprise du mois : CLS

Le ciel était dégagé cette année pour CLS. La filiale du Centre national d’études spatiales (CNES) et du belge CNP, spécialisée dans les services d’observation et de surveillance de la Terre a enchaîné les bonnes nouvelles. En juin dernier, le toulousain a signé un contrat majeur de 93 M€ avec l’Agence indonésienne de météorologie, de climatologie et de géophysique. Une signature qui fait suite à trois autres partenariats conclus 2023 avec l’Inde, le Sri Lanka et la Thaïlande.

Le toulousain CLS, présidé par Stéphanie Limouzin, annonce une 18e opération de croissance externe avec le rachat de l’américain Ground Control, spécialisé dans les solutions d’objets connectés par satellites. (©Ground Control - CLS)

Forte d’un millier de collaborateurs, l’entreprise au chiffre d’affaires de 193 M€ en 2024 affiche une croissance impressionnante. En parallèle de ce succès, la société a nommé en juin à sa tête Stéphanie Limouzin. Elle succède à Christophe Vassal, en poste depuis 2002. Engagée au service du groupe depuis déjà 15 ans, celle qui est diplômée en ingénierie à Montpellier SupAgro a gravi tous les échelons.

D’abord coordinatrice de projets, elle prend en 2012 la direction de l’océanographie spatiale de CLS, qui compte environ 80 personnes, et y réalise un chiffre d’affaires de 18 M€. En 2017, elle dirige les activités énergies et mines. L’année suivante, elle endosse la casquette de directrice générale adjointe du groupe et est décorée en 2022 de la Légion d’honneur. Six ans plus tard, celle qui est convaincue que « les technologies spatiales ont un rôle essentiel à jouer pour répondre aux grands défis environnementaux de notre temps », est nommée DG et pilote désormais l’ensemble des opérations de CLS.

C’est elle qui a d’ailleurs annoncé, le 9 octobre 2025, le rachat de l’américain Ground Control (35 M€ de CA), spécialiste des solutions de communications satellites et de l’internet des objets (IoT). Cette acquisition donne accès à CLS à un portefeuille de 4 500 clients dans 130 pays et aux données collectées par 80 000 balises actives dans le monde, ainsi qu’à l’intégration de la plateforme web Cloudloop, qui vient élargir son offre de services. Cette opération vient enfin confirmer les ambitions du Toulousain qui vise les 210 M€ de chiffre d’affaires en 2025, soit un taux de croissance de 9 % (+2 points sur un an).

La start-up du mois : Highrise

Utiliser une loi datant de 1989, et toujours être à la pointe. C’est le pari que relève la start-up Highrise avec son système de garantie autonome. La société de courtage en assurances dirigée par Isabelle Combelles, utilise en effet la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 et propose à ses clients de remplacer une alternative au dépôt de garantie. Installée à Toulouse et à Paris, elle mise sur ce dispositif largement inexploité en France.

Isabelle Combelles, directrice générale déléguée de la start-up. (©Highrise)

Une garantie autonome peut être souscrite en lieu et place du dépôt de garantie habituellement exigée par le bailleur au moment de la signature d’un bail d’habitation pour couvrir les éventuels manquements à ses obligations : charges et loyers impayés, dégradations, dans la limite du montant du dépôt de garantie.

Face à la hausse du montant des loyers observée en France le versement de dépôt de garantie en plus du premier mois de location (quand ce ne sont pas deux à trois mois exigés par certains bailleurs) peut constituer pour beaucoup de locataires un obstacle à l’entrée dans les lieux. Grâce à ce système, la jeune pousse propose au locataire de souscrire à une assurance sur la durée du bail, et moyennant le versement d’une cotisation annuelle (de l’ordre de 59 €/an pour un dépôt de garantie jusqu’à 1 000 €), est dispensée du paiement du dépôt de garantie.

Highrise déploie sa solution, 100 % digitale depuis deux ans auprès d’agences immobilières, avec notamment la signature d’un partenariat d’envergure avec la Fnaim Garonne-Gascogne lui offrant une visibilité auprès de 256 agences adhérentes du territoire, et visant à terme 12 000 affiliés du réseau à l’échelle nationale.

En parallèle, elle a également conclu près d’une trentaine de partenariats avec des réseaux d’agences immobilières français. « Les agences immobilières sont obligées de souscrire une garantie financière pour couvrir les fonds qu’elles manipulent. Or, leur prime d’assurance est calculée en fonction du montant de ces fonds. Notre programme de dispense de dépôt de garantie leur permet donc de réduire notablement le coût de cette assurance », un atout majeur que détaille Isabelle Combelles.

D’ici la fin de l’année 2025, l’entreprise toulousaine vise les 15 000 souscriptions en Occitanie et à Paris, ciblant des grands réseaux d’agents immobiliers, mais aussi des bailleurs sociaux. Highrise envisage à terme de recruter des commerciaux, force de frappe indispensable pour déployer sa solution dans tout l’Hexagone.

L’action de la collectivité : lutte contre les déserts médicaux

Près de 9 millions de Français vivent aujourd’hui dans un désert médical selon les données du ministère de la Santé. En Occitanie, on parle de 9,9 médecins pour 10 000 habitants en moyenne, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Pour lutter contre la pénurie de médecin, l’Agence régionale de santé a annoncé en octobre dernier mettre en place un dispositif de consultations données par des médecins solidaires.

Les médecins peuvent se porter volontaires pour assurer ces consultation solidaires par le biais d’une plateforme dédiée sur le site de l’ARS. (©Pixabay)

Le Gers, les Hautes-Pyrénées et le Tarn-et-Garonne sont déjà concernés, et devraient bientôt être rejoints par d’autres départements. Le ministère de la Santé mise sur deux dispositifs pour favoriser le retour de médecin généralistes sur ces territoires.

Le premier consiste à ouvrir une première année d’accès aux études de santé dans les 24 départements qui n’y ont pas aujourd’hui accès, avec notamment la création d’une quatrième année d’internat en médecine générale. L’autre disposition est l’instauration d’un principe de solidarité obligatoire pour les médecins en vue d’améliorer l’accès aux soins dans les territoires identifiés comme prioritaires. Concrètement, les médecins devront réaliser jusqu’à deux jours de consultations par mois dans ces territoires. En cas de refus, ils seront passibles d’une pénalité financière.

Sans attendre l’adoption du texte, l’ARS Occitanie a annoncé le 10 octobre dernier l’ouverture des premiers rendez-vous pour les consultations assurées par des médecins solidaires, sur la base du volontariat dans les 28 territoires prioritaires, qui comptent 323 497 habitants, soit 5,3 % de la population régionale. Sont essentiellement concernés les territoires ruraux, parmi lesquels la communauté de communes du Pays de Serres en Quercy dans le 82, ou encore la communauté de communes Cœur et Coteaux du Comminges en Haute-Garonne.

Depuis le 13 octobre, les médecins solidaires reçoivent à Riscle dans le Gers, à Castelnau-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées, et depuis le 27 octobre à Montaigu-de-Quercy dans le nord-ouest du Tarn-et-Garonne. À Marciac, les consultations ont repris début novembre. Pour prendre rendez-vous, les patients doivent se connecter au site de l’ARS. Les consultations sont facturées sans dépassement d’honoraires. Les médecins solidaires, de leur côté, perçoivent en sus une indemnité forfaitaire de 200 € par jour.