La Fondation du Patrimoine attribue 210000€ à des projets à impact environnemental en Occitanie

La Fondation du patrimoine vient de dévoiler les 18 nouveaux projets lauréats de son programme « Patrimoine naturel et Biodiversité » qui bénéficient d’une enveloppe globale d’1 M €. Après une première salve de lauréats annoncée en juin, ce sont désormais 35 projets qui auront bénéficié de 2 M€ au total en 2023.
Les projets sélectionnés contribuent à un aménagement durable des territoires, en soutenant des initiatives d’éco-rénovation du bâti, de restauration de parcs, jardins et d’espaces naturels sensibles. Les projets lauréats ont été sélectionnés pour leur impact positif sur la biodiversité et l’environnement, impact qui sera mesuré à l’aide des indicateurs de mesure fournis par la Fondation du patrimoine.
Parmi les projets retenus, trois se situent en Occitanie.
Dans le Gers, le projet d’éco-rénovation du château de Belmont s’est vu attribué une aide d’un montant 55 000 €. Le projet « Tour de biodiversité », porté par l’association Château-Neuf des Peuples, vise à restaurer la tour nord-ouest du château, site remarquable construit à partir du XVIIe siècle, en utilisant des éco-matériaux, en améliorant l’efficacité énergétique et en aménageant des espaces d’accueil et d’observation de la biodiversité qui niche dans le bâti (chiroptères, avifaune, amphibiens). La tour accueillera également une salle pédagogique, qui sera un support de sensibilisation aux enjeux de préservation du patrimoine naturel et un lieu de diffusion autour de pratiques en rénovation responsable.
En Lozère, 45 000 € ont été attribués pour la restauration d’aqueducs en pierre sèche dans le Parc national des Cévennes menée par l’Office National des Forêts. La voie royale reliant Barre-des-Cévennes à Saint-Germain-de-Calberte, au cœur des vallées cévenoles, fait partie des 22 chemins royaux en Cévennes réalisés lors de la révolte des Camisards, au XVIIIe siècle. Les deux aqueducs en pierres sèches, objets du projet de valorisation, ont été construits pour répondre à une fonction de gestion des eaux pluviales. Ils abritent aujourd’hui des espèces endémiques comme le crapaud accoucheur ou le lézard ocellé.
Les ouvrages ont été endommagés à la suite d’un violent épisode cévenol et ne sont plus en mesure d’absorber une arrivée d’eau importante qui conduirait à l’emportement de la voie. Le soutien de la Fondation permet la préservation de ces microarchitectures en pierre sèche, qui seront restaurés par des artisans locaux afin de préserver un savoir-faire lié au bâti traditionnel et un patrimoine fragile.
Enfin, toujours en Lozère, 110 000 € iront soutenir le projet de préservation de cultures en terrasses, paysage cévenol typique, à Calquières, Le Chausse et Soulions, un projet porté par l’association les Bancels des Calquières. Ces terrasses existent probablement depuis le développement du village au XIIe siècle et certains « bancels » (terrasses en pierre sèche) sont toujours utilisés pour le maraîchage et la plantation de verger.
Les techniques de maraîchages non ou peu mécanisables, l’humidité amenée par les ruisseaux et la diversité des expositions à l’abri du vent favorisent un environnement propice à la biodiversité (reptiles, amphibiens, arthropodes, micromammifères, oiseaux, etc.). Celle-ci est aujourd’hui menacée par l’envahissement de végétaux à haut pouvoir d’inflammabilité, qui rend plus difficile l’entretien, ainsi que par le changement climatique, qui fragilise les murs. La restauration des bancels permettra de préserver les sols de l’érosion et, à terme, de remettre en culture les zones cultivables.